Le réveil sur la lutte contre la corruption reste ‘‘très timide au Congo’’, dixit Alpha Oko

Le réveil sur la lutte contre la corruption reste ‘‘très timide au Congo’’, dixit Alpha Oko

Portant atteinte au bien-être des personnes, des familles et des communautés, la corruption enchaîne le développement économique, social et politique du Congo. Malgré les actions engagées par la Haute autorité de lutte contre la corruption (Halc), l’évolution du pays dans la lutte contre ce phénomène reste ‘‘timide’’.

Alpha André Oko, écrivain et enseignant en filière carrière financière, contrôle d’Etat et administration générale à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), dans un interview exclusif accordé à La Brève Online, le 8 avril, souligne que les efforts sont faits, mais les résultats laissent à désirer.

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« La construction d’un local de lutte contre la corruption, l’augmentation du budget pour son fonctionnement ainsi que l’amélioration du traitement des membres de la Halc, est une bonne chose. Cependant, l’on apprécie pas cette lutte par rapport à ces paramètres mais selon les normes standards : qui n’est autre qu’une culture fondée sur l’intégrité, la transparence et la confiance au sein d’un organisme. », rappelle-t-il.

Pour lui, l’arsenal juridique du Congo se renforce et on note l’engagement du chef de l’Etat à lutter contre ce fléau. Mais, dans tous les secteurs, certains citoyens continuent de commettre leur forfait.

Lorsqu’on regarde la carte élaborée par Transparency international dans son indice de perception de la corruption, le Congo est encore loin de la moyenne requise pour se compter parmi les pays qui font des efforts louables dans cette lutte, et pourtant le gouvernement renforce sa stratégie, visant à garantir la transparence dans la gestion des biens publics, notamment avec la stratégie de gestion axée sur les résultats.

Se souvenant de l’un des engagements du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, « qu’il n y a pas de petits ni gros poissons », Alpha Oko rappelle que le filet de lutte contre ce phénomène doit prendre tout le monde sans exception et cela servira de leçon.

La corruption est un arbre en position inversée

La corruption est un arbre en position inversée, dont les racines sont en haut et les branches en bas, dit-il dans l’un de ses ouvrages intitulé : « Gestion axée sur les résultats (Gar) », parût en 2015 à l’édition Jet d’encre.

Dans cet ouvrage, il interpelle les dirigeants d’adopter une position radicale. Parce qu’il est difficile de lutter contre la corruption dans toute sa rigueur si les gens n’ont pas la volonté de changer ou d’accepter les réformes ainsi que de les appliquer.

La Gar qu’est ce que sait?

C’est un point, où « si l’on tenait rigueur, on pourrait réduire la corruption. Il s’agit de donner les moyens en fonction des objectifs fixés. En fait, ce dispositif oblige aux gestionnaires de deniers publics de rendre compte soit au Parlement soit à la primature et pourquoi pas devant le chef de l’Etat », a-t-il poursuivi.

Ndlr : Les congolais perçoivent leurs dirigeants comme corrompus et corrupteurs mais craignent des représailles s’ils signalent des actes de corruption et cela malgré le numéro vert de la Halc, 1023.

Il a lancé un appel à quiconque, qui se reconnait citoyen d’inculquer les valeurs dans sa communauté.

Né en 1958 à Mbaya à Gamboma dans le département des Plateaux, Alpha André Oko est auteur de deux ouvrages dont la « Lutte contre la corruption en Afrique : enfin, les dirigeants se réveillent ».

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Par Gigie PAMBOU

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