Le cardinal Robert Francis Prevost a choisi d’inscrire ses pas dans celui du pape de la réconciliation avec la modernité, Léon XIII (1878-1903).
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Le nouveau pape aurait pu choisir pour nom un saint qui lui permettait d’affirmer sa ligne pastorale. François, par exemple, opta pour saint François d’Assise pour indiquer sa préférence marquée aux pauvres et à la Création.
Le nouveau pape aurait aussi pu adopter un nom semblable à son prédécesseur, pour rendre hommage à ce dernier – comme le fit en partie pour cette raison Jean-Paul II, alors que son prédécesseur, malade, n’avait pu occuper la charge qu’un mois.
Le nouveau pape aurait également pu prendre le nom d’un pape plus reculé dans le temps, pour affirmer sa volonté de réactiver des points forts de ce pape, comme le fit Benoît XVI. Ce dernier admirait en effet Benoît XV, le pape de la paix durant la Première Guerre mondiale.
C’est donc bien ce qu’a confirmé le pape Léon XIV, ce samedi 10 mai 2025, en expliquant devant les cardinaux réunis en consistoire qu’il avait choisi ce nom en hommage à Léon XIII (1878-1903), dont il entend poursuivre l’héritage, notamment en matière de doctrine sociale et d’ouverture au monde moderne.
Léon XIII a souvent été qualifié de pape de la réconciliation avec la modernité. Il avait pleinement conscience des enjeux de son temps. Il dénonça les excès du capitalisme – tout en condamnant le socialisme – et prend la défense des ouvriers, réclamant un juste salaire pour ces travailleurs et une limitation du temps de travail. Son encyclique de 1891, Rerum novarum, a fondé la doctrine sociale de l’Église.
Il est probable que le cardinal Prevost souhaite ainsi marquer son attention pour les pauvres, dans la lignée du pape François. Il a d’ailleurs repris, lors de son discours de présentation, la rhétorique du pape François sur les ponts que doivent bâtir les chrétiens. Et il a remercié publiquement son prédécesseur.
Léon XIII était aussi un homme de raison et de science, qui prisait les savants et les scientifiques. Est-ce à dessein que le cardinal Prevost s’est inscrit dans ses pas, à l’heure où la science est attaquée de toute part dans son pays ? Il semble bien, en tous cas, avoir décidé d’embrasser ce que la modernité a apporté de meilleur dans ce monde.
Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, a été élu pape jeudi 8 mai au terme d’un conclave relativement court comparer aux précédents. Son élection a été révélée au monde par une fumée blanche, apparue peu après 18 heures, après seulement quatre jours de scrutin et 24 heures de délibérations.
Le nouveau pontife est-il dans la rupture ou la continuité avec le mandat précédent ? François, décédé le 21 avril, était considéré comme plutôt progressiste pour l’Eglise. Il semblerait que Léon XIV continue sur cette voie. Le nouveau chef des catholiques est présenté comme un homme d’écoute et de synthèse, classé parmi les cardinaux modérés et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican. Lors de sa première messe en tant que pape, vendredi 9 mai, Léon XIV a déploré le recul de la foi au profit « d’autres certitudes comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ».
Source le Pèlerin et Lintern@ute
