UN 5ème DIALOGUE A MADINGOU POURQUOI FAIRE ?

L’annonce récente du 22 octobre 2020 par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou sur une concertation politique à Madingou dans la Bouenza en novembre prochain en prévision à l’élection présidentielle de 2021, au Congo, a provoqué des réactions mitigées au sein de la classe politique congolaise, divisée sur la gouvernance électorale mise à mal par le pouvoir de Brazzaville, pour garantir des élections libres, transparentes et équitables.

Selon le ministre Mboulou, la tenue de cette énième concertation politique s’inscrit dans le cadre d’une démarche enclenchée depuis 2009.

« Il s’agit de rassembler la classe politique à l’approche des élections. A Madingou, il s’agira également de voir avec la classe politique ce que nous avons arrêté à Ouesso en 2017. Il faut prendre toutes les dispositions pour que nous, nous retrouvons à Madingou », a déclaré le ministre de l’intérieur pour justifier la convocation de cette concertation politique au Congo.

Réagissant à cette annonce gouvernementale sur la concertation de Madingou en novembre 2020, nombre d’observations de la vie politique congolaise sont plongés dans les incertitudes au regard de la nouvelle application des recommandations des précédents dialogues sur la bonne gouvernance électorale portant entre autres sur la révision du fichier électoral national, l’utilisation de la carte biométrique, le financement de la campagne présidentielle, la non participation des autorités politico-administratives aux opérations de vote et la mise en place d’une commission électorale nationale indépendante (Ceni) dotée d’une autonomie et d’une parité des membres, ainsi que l’usage du bulletin unique. Dans cette perspective, le comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo (Csprc) présidée par Dominique Basseyela a pour mission de suivre la mise en œuvre de toutes les recommandations résolutions et décisions issues des différentes concertations politiques initiées dans le pays pour résoudre la crise socio-politique actuelle en vue de consolider la paix et la démocratie au Congo.

Pour sa part, dans une analyse approfondie des attentes du peuple congolais sur un dialogue national inclusif au Congo, Jean Claude Béri, s’est indigné du fait que « Si les 55 partis reconnus officiellement au Congo par le ministère de l’intérieur acceptent d’aller à cette concertation de Madingou, c’est la preuve que l’ordre du jour est approuvé ».

Comment se sont faites les tractations au sein des partis ? L’éligibilité à cette concertation s’est faite par cooptation, par affinité au pouvoir ou par décision, du parti         ? s’interroge – t – il, avant d’ajouter que la majorité des partis invités sont en majorité d’obédiences ou affiliés au pouvoir.

« Le dialogue qu’attendaient- les congolais s’annonçait serré et houleux, mais en fait, il s’est transformé en concertation biaisée dont le gagnant est déjà connu », a regretté Jean-Claude Béri, en se plaignant du fait que « la concertation est extirpée de certains grands partis de l’opposition aussi crédibles que les 55 formations politiques choisies et désignées par le pouvoir de Brazzaville.

A ce sujet, le président du parti Africain pour un développement intégral solidaire (Paradis) Anatole Libongo-Ngoka, a reconnu que les conclusions de cette concertation de Madingou, n’auront pas une grande portée institutionnelle.

En 2018, le Congo comptait plus d’une cinquantaine de partis politiques. Actuellement, ce chiffre est en diminution avec la fusion par absorption et les annulations des récépissés de certains d’entre eux par le ministère de l’intérieur.

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