Au Congo, l’Unicef s’alarme sur la situation des violences basées sur le genre

Au Congo, l’Unicef s’alarme sur la situation des violences basées sur le genre

Les violences basées sur le genre (Vbg) gagne de plus en plus du terrain en République du Congo, de quoi être en alarme, révèle le rapport d’analyse 2022 de l’Unicef Congo présenté le 29 décembre 2023, lors d’une conférence de presse.

Condamner les bourreaux, c’est mettre la victime en confiance

Mille trois cent trente huit (1338) enfants et adolescents âgés de 12 ans ont été victimes des violences sexistes en 2021 en République du Congo, selon les études menées dans ce rapport.

Parmi eux, 841 ont été agressés sexuellement dans les formations sanitaires et 248 dans les commissariats de police. Ces abus sont aussi très courants en milieu scolaire, en ligne ainsi qu’en milieu familial.

Les principaux auteurs de ces actes de violences, sont en effet les parents ou un proche.

Les animateurs de la conférence de presse

« Je vis avec ma petite fille de 2 ans depuis longtemps. Un jour, son père est venu la prendre. Il l’a ramené le 24 février 2021. A chaque fois que l’enfant urinait, elle déclarait toujours qu’elle avait mal. A son réveil, elle pleurait toujours. Un vendredi, lorsque j’ai voulu nettoyer l’enfant, j’ai constaté un gros trou dans son vagin. Elle me dit que c’est papa », témoigne la grand-mère de la victime dans le rapport.

Ces agressions peuvent être physiques, économiques, sexuelles, verbales ou psychologiques. Les causes sont d’ordre économique, culturel et social.

La gente féminine est la plus exposée à ces violences avec un pourcentage de 97, 1 contraire à celle des garçons qui s’élève à 2,9. Assujetti à la culpabilité, l’indignation, l’opprobre, le regard des autres et les répercussions sur la réputation familiale, les victimes sont pour la plupart, réduites au silence total.

Face à un tel silence constaté chez les victimes, la cheffe éducation, protection et développement adolescents de l’Unicef, Cinthia Acka-Douabélé a exhorté les victimes à « Faire l’effort de dénoncer les auteurs pour éradiquer le phénomène” dont les conséquences sont indélébiles.

En outre, l’arsenal juridique fonctionne avec ou sans certificat médical, a rassuré la directrice du programme national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, Nuptia Mbemba-Talantsi.

« Le certificat médical c’est vrai et, il est une preuve incontournable des faits mais, la poursuite judiciaire peut se faire sans lui ».

La violence basée sur le genre est l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre.

En République du Congo, la Convention relative aux droits de l’enfant et la loi Mouebara s’appliquent dans ces formes de violences. Cependant, la prise en charge des victimes « reste un défis à relever ».

Écrit par Annicette Ngakosso

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