Mes chers compatriotes ;
Le 15 août 1960, notre pays prenait le triple pari de l’Unité dans le Travail pour le Progrès, une devise qui, 62 années après un parcours riche et exaltant, constitue toujours et à jamais le point d’ancrage d’un sentiment national profond.
Cet engagement irréversible en faveur de la construction de la nation congolaise, belle œuvre de longue haleine, se poursuit avec optimisme et détermination.
Il y a quelques jours, notre démocratie venait d’écrire une nouvelle page de son histoire avec la tenue des élections législatives et locales dans la responsabilité.
J’adresse mes chaleureuses félicitations aux élus des scrutins de juillet 2022, au terme desquels le premier vainqueur est, avant tout, le peuple.
En se rendant aux urnes, le peuple a réaffirmé la nécessité d’enraciner résolument la démocratie participative dans notre pays et le devoir de consolider la paix, pilier majeur de notre marche vers le développement.
Je salue la présence des jeunes et des femmes, en nombre toujours croissant, au sein de l’Assemblée nationale et des conseils locaux.
Il s’agit d’un élan qu’il importe de conforter pour évoluer vers une transition intergénérationnelle responsable et positive ainsi que vers les objectifs « Parité ».
Pour tenir ce cap, j’appelle les jeunes élus à faire leur apprentissage assidu auprès des anciens et à l’école de la vie, une école de la vie qui n’est pas toujours aux ordres de la facilité, de la gloire et du non-effort.
Au niveau de l’hémicycle, nous attendons des sessions de qualité et des échanges constructifs, à la dimension des enjeux et des défis portés par les affaires soumises à l’attention des députés.
Quant aux assemblées locales, il sied de mesurer, à sa juste valeur, la grande responsabilité des élus de donner un contenu concret à la décentralisation.
Nonobstant l’accompagnement concomitant de l’État pour l’exercice des compétences transférées, l’avenir de la décentralisation dépendra aussi et sans conteste des capacités des élus locaux à faire preuve de sagacité dans la gestion des services décentralisés, notamment :
– La fonction publique territoriale ;
– L’enseignement préscolaire, primaire et secondaire ;
– La santé de base ;
– L’entretien routier ;
– L’urbanisme et l’habitat.
Mes chers compatriotes ;
La véritable liberté d’un peuple n’est effective que lorsque ce dernier s’appartient à lui-même.
C’est pourquoi, nous ne cessons de dire et d’affirmer qu’« un peuple qui ne produit pas ce qu’il consomme n’est pas un peuple libre ».
Nous l’apprenons encore aujourd’hui à nos dépens avec les répercussions, sur notre pays, de l’insécurité alimentaire mondiale générée par le conflit russo-ukrainien.
En 2021, le Congo a importé 210.000 tonnes de blé, pour ne prendre que l’exemple de cette céréale qui a domestiqué notre culture alimentaire au détriment du manioc, de l’igname et de la banane plantain, nos traditionnels aliments de base.
Le coût unitaire du blé, qui se situait naguère entre 200 et 250 dollars, varie actuellement entre 380 et 450 dollars la tonne.
Face à cette situation qui soumet le quotidien des populations à rude épreuve, le gouvernement a mis en place une parade momentanée, destinée à subventionner, par le biais d’un plan de résilience, les denrées alimentaires non produites par notre pays et que nous importons à grands frais.
Un tel effort, qui exige d’importantes ressources financières, pourrait se révéler difficilement soutenable, sur le moyen et long terme.
Aussi, la réponse structurelle la plus pertinente réside-t-elle dans le développement de l’agriculture au sens large.
Il s’agit de créer les conditions d’une agriculture nouvelle qui accroît notre capacité de production et réduit nos importations des denrées alimentaires.
C’est pourquoi, au-delà des slogans incantatoires et stériles, l’agriculture au sens large, doit se matérialiser par des résultats substantiels. Nous en avons les potentialités.
Parlant de l’irrigation, la densité de notre réseau hydrographique doit être mise au service du développement agricole, ce qui d’ailleurs placerait durablement notre agriculture à l’abri des aléas climatiques.
Dans le même registre, notre pays, qui dispose, dans un rayon de 50 kilomètres du port en eau profonde de Pointe-Noire, de gisements de phosphate et de potasse ainsi que d’importantes réserves de gaz, peut occuper une place de choix parmi les États producteurs d’engrais.
Plus que jamais, je réitère mon appel au peuple à l’effet de relever le défi de notre indépendance alimentaire.
La mise en œuvre du Plan national de développement 2022-2026, à laquelle j’exhorte le gouvernement, devrait permettre de desserrer, de manière conséquente, l’étau de la dépendance alimentaire.
Mes chers compatriotes ;
La pandémie de Covid-19 résiste encore et sévit à travers quelques nouveaux variants identifiés çà et là dans le monde.
L’allègement des mesures de lutte contre ce péril au Congo, objectivement légitimé par les progrès sensibles accomplis, en termes de prévention et de traitement, ainsi que les résultats encourageants obtenus, ne saurait justifier toute forme d’insouciance et d’irresponsabilité devant ce fléau.
La vigilance doit demeurer de mise, cette même vigilance qui nous a permis, depuis l’apparition de la pandémie, d’échapper à l’apocalypse annoncée par les prophètes de malheur. C’est le prix de notre survie collective.
Peuple congolais ;
Dans la paix durement reconquise, dans le total oubli de ce qui peut nous diviser, plus unis que jamais et dans l’ardeur au travail, ensemble, poursuivons résolument la marche vers le développement en assumant chaque jour davantage, dans la fierté, l’honneur et la dignité notre indépendance.
Bonne fête de l’indépendance à tous !
Vive la République !
Vive le Congo !
Je vous remercie.