« Il appartient aux experts que vous êtes d’examiner les progrès réalisés conformément aux objectifs assignés et de formuler une feuille de route claire pour un démarrage rapide des activités. Aussi, nous devons ensemble travailler sans désemparer pour opérationnaliser ce centre qui sera au service de notre jeunesse, de nos entreprises, de nos administrations et de nos sociétés civiles »,
a dit le ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste Ibombo, dans son message d’ouverture ce 2 août 2021 à Brazzaville de l’atelier de revue à mi-parcours des travaux de la mise en place du Centre africain de recherche sur l’intelligence artificielle (Caria), en vue d’évaluer l’état d’avancement des travaux et de s’accorder sur les perspectives du lancement du premier cours en ligne au premier trimestre 2022.
L’atelier de cinq jours permettra aux experts d’évaluer les efforts réalisés avec le groupe de travail instauré par la commission économique pour l’Afrique (Cea).
Pour Ibombo, l’Intelligence artificielle (Ia) va impacter plusieurs domaines, parmi lesquels la cyber-sécurité. C’est dans ce sens que le gouvernement s’investit pour instaurer les outils nécessaires à la préservation de sa souveraineté numérique.
Prenant la parole à cette occasion, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Edith Delphine Emmanuel, a fait savoir que la création du Caria permettra au Congo de participer utilement à la valorisation de l’Ia.
« Ce centre contribuera, d’une part, à l’amélioration de la situation de la recherche fondamentale et appliquée en Afrique, les chercheurs africains ne représentant, d’après certaines statistiques, que moins de 3% de l’ensemble des chercheurs et d’autres part, servira de levier à une meilleure représentativité des femmes chercheurs dans notre continent », a-t-elle confirmé.
De sa part, Jean Paul Adam, le directeur de la division technologique, changement climatique et ressources naturelles de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), allant dans le même sens que ses prédécesseurs a amplifié que l’Ia est porteuse de progrès technologiques qui pourraient avoir des répercussions sociales et industrielles majeures.
« Ce potentiel apportera une myriade de changements positifs dans des secteurs tels que les soins de santé, la finance, les transports, la logistique, l’éducation, le secteur de l’énergie et les services gouvernementaux. Avec une population constituée à 75% de moins de 25 ans et le marché du numérique qui continue de croître, l’Afrique a plusieurs atouts pour tirer profit du marché de l’Ia », a-t-il confirmé.
Selon certaines études, la croissance de l’Ia au cours des cinq prochaines années est estimée à 33%, sans compter qu’elle peut générer jusqu’à 4,3 milliards de dollars et créer plus de 2,3 millions de nouveaux emplois pour le continent.
Après cela, le président de l’Université Denis Sassou-N’Guesso, Ange Antoine Abena, s’est dit satisfait que ce futur centre puisse être hébergé au sein de l’établissement dont il a la charge d’assurer la direction. Sur ce, il a souligné la nécessité et l’urgence pour l’Afrique de se doter d’un centre pour l’élaboration d’une feuille de route.
Outre l’examen des progrès réalisés, les experts vont élaborer cette feuille de route pour un démarrage rapide des activités du Caria, conformément aux objectifs établis lors du Forum de Kintélé tenu du 1er au 5 mars dernier.