8 MARS : JOURNEE DE LA FEMME OU DES DROITS DE LA FEMME ?

8 MARS : JOURNEE DE LA FEMME OU DES DROITS DE LA FEMME ?

Parfois, un petit mot peut changer le sens d’une phrase et générer une confusion. C’est le cas de le dire, pour la célébration de la journée du 8 mars. Elle est officiellement considérée comme la journée de revendication des droits de la femme. Mais, certains l’ont baptisé, à tord journée de la femme.

La journée internationale de lutte pour les droits de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année, a toujours porté confusion. Une confusion qui n’a pas du tout sa place, si l’on s’en tient à la dénomination officielle de cette journée réservée à la femme, notamment la lutte pour la préservation de ses droits.

En effet, le 8 mars n’est pas ‘‘ la journée de la femme’’, mais plutôt ‘‘ la journée des droits des femmes’’. A cette occasion, Antoinette Kébi, secrétaire exécutive permanente du Conseil consultatif de la femme (Ccf), a rappelé le bien fondé de cette journée. « C’est une fête pour rappeler à l’opinion publique que les femmes ont des droits. Et la base justement du 8 mars c’est cette revendication concernant leurs droits civiques mais aussi le droit au travail et à l’égalité », a-t-elle expliqué.

Le 8 mars, a ajouté Kébi,  « Cette fête ne peut pas être synonyme du port massif du pagne mais, c’est la réflexion, le temps de s’arrêter pour évaluer le parcours qui a été fait et corriger si possible certaines failles de la femme »

Pourtant, désigner une seule femme plutôt que l’ensemble des femmes serait réducteur et passerait à côté de l’objectif réel de la journée, qui n’est en aucun cas une fête et l’occasion de vénérer le pagne. Mais bien au contraire, une journée de réflexion, de lutte et de détermination.

Au Congo, on peut entendre ses paroles : « Chéri, pas de cadeaux ! Pas de pagne ! Une si grande fête comme celle là ! Aujourd’hui, c’est lui qui fera la cuisine ! On ne sort pas prendre une bière ou un jus ? Voilà autant de propos, qui vont à l’encontre des vraies visées de la célébration de la journée internationale des droits de la femme.

Même dans certaines communautés religieuses, on demande aux femmes d’être en pagne le jour-j, pour la prière. Quel gâchis !

Le 8 mars n’est donc pas l’occasion de rappeler à sa femme ou compagne qu’elle compte beaucoup pour vous en lui offrant un présent. Ce serait confondre cette journée de luttes avec celle de la saint-valentin dite fête des amoureux.

« Cette date rappelle plutôt un rappel du fait que l’égalité des sexes, pour toutes les femmes, est encore loin d’être une réalité », a rappelé la secrétaire exécutive du Ccf. Elle a déploré par contre que cette situation est du au manque des textes d’application relative à la question du genre, pourtant faisant partie de la constitution de la République sur l’initiative du Chef de l’Etat.

Parité homme-femme au Congo

A noter que l’Union africaine est déjà à 50%, sur la parité homme-femme. Et, le Congo peut aussi appliquer ce quota, parce que les femmes constituent plus de 51%  de sa population.

Antoinette Kébi, s’est aussi appesantie sur des raisons  qui concourent à la discrimination de la femme congolaise. « Je vous avoue, qu’il y ‘a plusieurs  éléments qui concourent à cette discrimination. Le premier c’est que l’on doute aux compétences de la femme et le deuxième, c’est que la femme elle-même doute de ses capacités et le poids de la société. Et même lorsqu’elle est responsabilisée, elle n’a pas l’accompagnement qu’il faut. C’est pourquoi jusque là, nous n’arrivons pas dans le top 10, par manque de volonté politique », a-t- elle indiqué.

C’est dire qu’au Congo, « l’homme et la femme ont les mêmes acquis, mais un grand travail reste encore à faire. Parce que, les femmes sont encore réticentes sur certaines instances de prise de décision et parfois incapable d’oser », a conclu Kébi.

Elle a souhaité que le conseil consultatif de la femme, soit cette interface entre le gouvernement, le président de la République et la population, afin que les besoins de femmes soient traités autrement.

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