Une justice retardée est synonyme d’une douleur prolongée

Une justice retardée est synonyme d’une douleur prolongée

Lutte contre la torture

C’est sous un fond de deuil que le centre d’action pour le développement (CAD) a commémoré, le 26 juin 2025, la journée internationale de lutte contre la torture.

Cette cérémonie de commémoration a été l’occasion de fustiger le silence coupable des autorités compétentes et de condamner l’impartialité de la justice. La lenteur de la justice cause plus de victimes que la torture elle-même et se dégrade aux yeux des citoyens qui la considère comme une distraction. Ce comportement discrédite la justice qui est censée équilibrée la vie en société en résolvant de façon équitable et impartiale les différends.

Malheureusement, il est prouvé qu’elle n’est que pour une classe donnée.

Pourtant, la punition des tortionnaires est essentielle pour plusieurs raisons : elle reconnaît et valorise les victimes de torture et de traitements cruels et dégradants, elle elle renforce la confiance du public envers la justice. E, d’autres termes, il s’agit d’une question de justice réparatrice et de consolidation de l’état de droit.

D’après le CAD, l’Etat congolais continue de valoriser les tortionnaires qui jouissent d’une liberté totale et poursuivent leurs carrières administratives et professionnelles normalement. Alors que les victimes perdent leur vie, leur activisme et leur quiétude pour avoir trainé un ‘‘protégé du pouvoir’’ en justice. Ce qui fait du Congo, une République bananière, un Etat sans loi pour ne pas dire un pays de fous, ou « de merde ».

Un pays où l’injustice sociale prend le dessus sur la justice ; où les grosses et verdicts se modifient au gré d’un individu ; où le droit est une utopie et le parquet à la solde des tortionnaires. Si nul n’est au-dessus de la loi, au Congo Brazzaville, cette règle ne s’applique qu’aux dépourvus et non aux partisans du pouvoir qui en font leur marchepied.

C’est pour cette raison qu’il est recommandé aux élus du peuples d’inscrire « la lutte contre la torture et l’impunité parmi les priorités législatives de leurs fin de mandat ; de renforcer les délais de prescription ; d’encourager les mécanismes d’urgence et de garantir un accès effectif à la justice pour toutes et tous ; de veiller à doter les juges et procureurs des moyens humains et techniques nécessaires pour diligenter des enquêtes rapides et indépendantes ». Cela, pour revitaliser la République du Congo qui est en perte de crédibilité devant ses partenaires.

Et, malgré les difficultés et les risques qu’elles endurent, les organisations qui travaillent pour la défense et la promotion des droits humains ne devraient pas céder. Car, leurs travaux constituent une forme de pression à l’endroit des gouvernants et la mémoire de l’histoire.

Quant aux corps diplomatiques, le CAD pense qu’ils devraient exiger des garanties sociales et juridiques afin d’éradiquer la torture. Aussi, devraient-ils servir de pont entre les organismes de la société civile et ceux de l’Etat. Parce que la réparation des dommages et préjudices subis ainsi que la condamnation des auteurs de la torture sont des vraies consolations pour la victime.

Ces actes vont valoriser la justice et renforcer l’unité, le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Ne dit-on pas qu’une justice retardée est synonyme de douleur prolongée ?

Ainsi, selon le CAD les autorités compétentes et les parlementaires devraient exiger « la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la persistance de la torture, la lenteur judiciaire et l’impunité ; l’ouverture immédiate des procédures judiciaires et des sessions criminelles ; former en permanence les éléments de la force publique en droits humains ».

Lors de cette cérémonie, quelques familles et victimes ont témoigné sur les méfaits de la torture et les blocages judiciaires que connaissent leur dossier au niveau de la justice. Ces victimes demandent que justice soit faite.

Il est à signaler que le CAD a déjà enregistré 38 cas de tortures depuis le 1er janvier 2025, au Congo Brazzaville.

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Ghodelgi Nanith

Crédit photo : La Brève Online

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