Dans la nécessité de promouvoir les langues locales dans la société au sens large, la coordination nationale de la semaine des langues africaines, en collaboration avec le ministère en charge de l’industrie culturelle a échangé le 24 janvier 2023 à Brazzaville, avec les chercheurs et étudiants en langues de l’Université Marien Ngouabi (UMNG).
L’Afrique est un vaste continent qui abrite plusieurs groupe ethniques différents aux cultures diverses. Cela fait du continent riche sur le plan culturel et linguistique. Toutefois, compte tenu de l’histoire caractérisée par les invasions étrangères et la vague de colonialisme qui a balayé une grande partie du continent au 19e siècle, elle est aujourd’hui divisée en trois grandes lingua franca d’origine étrangère.
En raison de l’évolution des temps, qui nécessite un changement d’état d’esprit et de perception, le directeur de cabinet de la ministre de l’industrie culturelle, Lis Pascal Moussodji, a rappelé qu’« Une langue constitue la mémoire d’un peuple. Elle renseigne sur toutes les évolutions qui le caractérisent. Elle nourrit les imaginaires, elle identifie les lieux où s’énoncent les nouvelles pratiques, les nouveaux discours, les lieux où s’élabore l’avenir. Dans le contexte africain en général, et celui du Congo en particulier, il est urgent de promouvoir davantage les langues locales ».
Dommage que même au sein de la famille, les langues locales sont moins parlées. « Faisons à telle sorte que nos enfants puissent parler nos langues », a encouragé le directeur de cabinet.
En effet, la préférence est donnée aux langues étrangères par rapport aux langues locales. Cela impose des exigences élevées sur la parole et sa maîtrise, a précisé le professeur Bellarmin Etienne Iloki, directeur général du livre et de la lecture publique, dans l’historique des langues africaines.
« Nous avons nos langues, mais il est curieux de voir que les notices renseignant sur les produits vendus au plan local ne les intègrent pas. Où est donc la sécurité alimentaire à ce moment là ? », S’est interrogée un étudiant.
En effet, au cours des échanges, il a été soulevé le fait que les notices de fabrication des produits ne prend en compte l’usage des langues locales. Ce qui peut représenter un danger pour certains usagers ne maitrisant que les langues étrangères.
Le professeur Ndongo Ibara a suggéré au ministère de créer un centre qui aura pour mission la sauvegarde et la promotion des langues nationales. Il l’a aussi invité de travailler en synergie avec le ministère en charge de l’éducation de base, pour l’apprentissage, la conservation, la valorisation et la promotion des langues maternelles africaines en général et congolaises en particulier dès le bas-âge.
La semaine des langues africaines, a été placée sous le thème ‘‘ Les langues africaines pour une sécurité alimentaire durable : le développement culturel et socio-économique pour l’Afrique que nous voulons ».
Cette semaine est un rendez-vous annuel pour marquer la pertinence des langues et cultures africaines. Elle a été lancée en juillet 2022 au Burkina-Faso.
Crédit photo La Brève Online ( image en avant : le directeur de cabinet avec quelques partenaires présents à la cérémonie d’échanges)
2e image : les étudiants et le directeur de cabinet