CAD : 131% de violations des droits humains en 2025

CAD : 131% de violations des droits humains en 2025

Le Centre d’actions pour le développement (Cad) a déploré dans un rapport, le 9 décembre à Brazzaville, l’augmentation des cas de violation des droits humains au Congo, passant de 1814 à 4182 en 2025, soit 131%.

Lire aussi : https://labreveonline.com/operation-zero-kuluna-de-la-dgsp-le-cad-condamne-le-silence-des-nations-unies/

Au cours de la présentation de ce rapport, devant les médias et les membres du Cad, l’on pouvait lire différents slogans sur la bâche se trouvant derrière Trésor Nzila Kendet, ‘‘Un recours à la force pour répondre à des enjeux sociaux’’ ; ‘‘l’urgence de restaurer la primauté de la loi’’ ; ‘‘la Dgsp, un pouvoir parallèle au cœur d’une répression mortelle interdite’’ ; ‘‘une jeunesse habituée au spectacle de la souffrance et de l’humiliation’’.

Selon le directeur exécutif du Cad, Trésor Nzila, « chaque cas est analysé à partir d’une grille codifiée, permettant d’évaluer la nature, la gravité et le contexte juridique de chaque violation selon les normes nationales et internationales ».

Ce rapport de 202 pages qui se veut un outil de mémoire, de plaidoyer, et de renforcement de l’action publique, vise entre autres, de « présenter les tendances majeures en matière de respect, de protection et de réalisation des droits humains, identifier les violations les plus préoccupantes et leurs impacts, contribuer à la lutte contre l’impunité par des informations vérifiées, a-t -il éclaircit.

Ce document a couvert, en effet, sept départements sur les 15 que compte le Congo. Il présente une réalité plus large et préoccupante de la situation des droits de l’homme au Congo en dépit de l’existence d’un arsenal juridique à savoir, la constitution, les lois, les textes, les conventions et traités internationaux, portant promotion et protection des droits humains.

Ce rapport s’est appesantie sur l’opération dite « zéro Kuluna », que le chef de l’Etat a instruit à la direction générale de la sécurité présidentielle (Dgsp), visant à éradiquer le grand banditisme sur le territoire national.

Le Cad regrette cependant, que cette opération extra- judiciaire est pleine d’irrégularité. « Elle s’est illustrée par des exécutions sommaires systématiques, l’exposition publique de corps de victimes, l’interdiction faite aux familles de faire le deuil, des rafles massives sur simple suspicion. La destruction arbitraire des maisons d’habitation (…) ».

Dans ce rapport, le Cad a aussi présenté les violations des droits de l’homme, notamment, « atteintes au droit à la vie : + 25,5 % ; disparitions forcées : + 167 % ; torture et mauvais traitements : + 205 % ; détentions arbitraires : + 266 % ; espace civique : – 48,3 % ». En s’appuyant sur le classement du Reporter sans frontières 2025, il pense que la liberté de la presse reste plus préoccupante au Congo.

Pour redorer l’image du pays, envers les partenaires bilatéraux et multilatéraux, quelques recommandations ont été formulées. Il s’agit de renforcer l’État de droit et mettre fin à l’impunité, aux institutions judiciaires de garantir des enquêtes indépendantes, aux partenaires internationaux, de soutenir les réformes et les formations, et à la société civile, de poursuivre la documentation, le plaidoyer et l’accompagnement des victimes ».

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement cet article, sans l’autorisation de La Brève Online.

Par Godhelgi NANITH

Mots-clés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *