Rédigé par Annicette Ngakosso
Raïssa Bawola est une femme au foyer qui a vidé son congélateur de ses vivres abimés, à cause aux coupures intempestives d’électricité.
A Brazzaville, les coupures d’électricité persistent malgré les plaintes des populations. Ce manque de distribution de l’électricité affecte les services ainsi que le quotidien des congolais.
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La situation est presque identique dans tous les quartiers de la ville et ses environs. Les ménages et les administrations sont privés de courant électrique. Conséquences, des familles sont pénalisées et le travail dans les administrations tourne au ralenti.
“Pour ma part, j’ai pris la résolution de ne plus faire des provisions chez moi, par peur de perdre toutes mes économies à cause de ces coupures d’électricité à répétition”, a laissé entendre Eveline, une habitante du quartier Nkombo dans l’arrondissement 9 Djiri.
Dans un atelier de soudure, les ouvriers attendent désespérément le courant à longueur de journée. « Nous sommes bloqués et nous y sommes sans rien faire. Parce, que notre travail dépend de l’électricité », se lamente Gérard Bantsimba, l’un des ouvriers.
Même situation dans le voisinage, sauf que le boucher est dans tous ses états, il pense qu’avec une faible vente, il sera très difficile pour lui de payer le local et de prendre soin de sa famille.
Dans les ménages, ceux qui exercent de petites activités quotidiennes vivent la galère.
Du côté de l’énergie électrique du Congo (E2c), le directeur d’exploitation Brazzaville-Pool, Roland Darius Okieri, affirme que ces perturbations seraient dues aux travaux de maintenance de la centrale électrique à Pointe-Noire, et à la rupture d’un conducteur de l’électricité sur son réseau entre Mindouli et Loudima précisément, au pylône 79
“ Nous avons eu rupture d’un conducteur qui nous a emmené à l’interruption de la connexion avec Pointe noire. Brazzaville est actuellement alimenté que par le barrage d’Imboulou et l’interconnexion”, a-t-il indiqué sur la chaine nationale et sur la page Facebook de ladite société.
Aussi, il a rassuré la population que les dispositions ont été prises pour améliorer cette situation.
Le barrage hydroélectrique du Djoué n’étant plus opérationnel, faute d’ensablement, le Congo ne disposait que du barrage hydroélectrique de Moukoukoulou, avec une capacité de production de 75MW, dans le département de la Bouenza, et la centrale à gaz de Djeno, jusqu’en 2011.
Depuis lors, deux barrages supplémentaires se sont ajoutés : celui d’Imboulou dans le département des plateaux avec une capacité de 120MW de production d’énergie, et celui de Liouesso dans la Sangha, au nord-ouest du pays, avec une capacité de production de 19 MW d’énergie.
La création de ses barrages ne permet toujours pas cependant au pays de remédier à l’insuffisance en énergie car, d’après l’indice de développement humain (Idh), près de la moitié de la population urbaine n’a pas accès à l’électricité.
Et pourtant, en mai 2022, lors du panel relatif à la pérennisation de la production des énergies pour soutenir les activités du développement, l’ancien ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Honoré Sayi avait promis qu’ “en mois d’octobre, le courant sera stable à Brazzaville”. Qu’est devenue cette promesse ? s’interroge la population.