Les ministères en charge de l’Intégration régionale et de la santé, l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (Oceac) et l’Association congolaise pour le bien-être familial (Acbef), ont paraphé le 10 mars 2022 à Brazzaville un mémorandum d’accord quadripartite visant à mettre un terme à la stigmatisation des personnes vivant avec Vih/Sida en Afrique centrale.
Dans une déclaration au terme de la cérémonie de signature, la ministre en charge de l’intégration, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a souligné que ce mémorandum s’inscrit dans le cadre de ‘‘ l’élargissement du partenariat et de la coopération entre nos partenaires et le gouvernement attentif aux principes de la bonne gouvernance’’.
« La lutte contre la pandémie demeure donc une priorité pour le gouvernement nonobstant la survenance, depuis plus de deux ans, de la covid-19 qui par bien des aspects a relégué au second plan ce combat plus ancien », a – t – elle indiquée.
Les enquêtes existantes montrent que, si les effets de la stigmatisation sont bien connus, on ne dispose d’aucune image précise de sa portée réelle. Et, que la stigmatisation et la discrimination qui l’accompagne constituent, pour ceux qui en ont le plus besoin, des obstacles importants à l’accès aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH. En l’absence d’une action concertée destinée à éliminer la stigmatisation, il sera impossible d’atteindre l’objectif de l’accès universel à ces services essentiels.
En effet, sur le plan macroéconomique, l’impact socio-économique du Sida demeure néfaste. «Selon les études réalisées par la Banque mondiale, lorsque le taux moyen d’adultes séropositifs est de 10%, la mortalité des adultes en âge de procréer double. Et quand ce taux passe à 20%, la mortalité continue de doubler. Les économistes de la Banque mondiale imputaient au sida un recul moyen 30% sur la progression du Pnb de tous les pays africains», a dit Ebouka-Babackas.
En effet, la signature du mémorandum permettra, entre autres, de renforcer l’appropriation du projet et la poursuite de la mise en œuvre du projet de prévention du Vih/Sida en Afrique centrale (Ppsac), par les structures signataires et à l’Oceac de jouer son rôle d’harmonisation des approches entre les pays.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de l’Oceac, Manuel Nso Obiang-Ada, indique que ce mémorandum doit constituer l’essence même des orientations qui se dessineront dans le cadre du Ppsac pour les années à venir. En outre, il a souligné l’importance de mutualiser les efforts afin d’amplifier l’impact des interventions dans la lutte contre le Vih.
De son côté, la présidente du comité exécutif national (Cen) de l’Acbef, Yolande Voumbo Matoumouna, a fait savoir que ce mémorandum marque le début d’une nouvelle ère de collaboration entre le gouvernement et son association.
«Il constitue une avancée considérable dans le cadre de la lutte contre le Vih/sida au Congo et pour l’amélioration de la santé des jeunes congolais, en ce sens qu’il clarifiera les rôles et les responsabilités de chaque partie prenante, en vue d’une mise en œuvre harmonieuse du Ppsac», a poursuivi la présidente du Cen de l’Acbef.
Ainsi, elle a pris l’engagement de mener à bien ce projet, tout en évitant les erreurs du passé, de capitaliser l’excellente performance des résultats à mi-parcours et d’envisager sereinement une bonne suite pour la prochaine phase qui ne saura tarder.
«L’Acbef vous assure que les objectifs que visent le Ppsac dans sa phase actuelle, dite de transition, seront atteints grâce à la qualité du personnel dont elle dispose. C’est en ce sens que les performances des six premiers mois de la mise en œuvre sont très encourageantes et augurent d’une bonne perspective pour le Ppsac au Congo», a-t-elle conclu.
Au Congo, la responsabilité du Ppsac avait été confiée à l’Association pour l’appui aux initiatives de santé communautaire et pour le marketing social au Congo (Aaisc/Amsco).
Mais, les contre-performances et la mauvaise gouvernance avérées de l’Aaisc/Amsco ont conduit les autorités et leurs partenaires à une rupture de contrat et confié la mise en œuvre de la phase V du Ppsac à l’Acbef pour une période allant de juillet 2021 à juin 2022. La phase VI va commencer d’ici la fin de l’année en cours, a-t-on appris.
Créée en 1987, l’Acbef est active dans le domaine de la santé de reproduction. Elle a pour cible primaire les jeunes dont l’âge varie entre 14 et 24ans.
Ce projet de prévention Vih/sida en Afrique centrale est financé par le gouvernement allemand, à travers la Banque allemande de développement (Kfw). Il a commencé ses activités en 2005 au Cameroun, au Tchad et en République centrafricaine (Rca).