Monsieur le président du congrès ;
Monsieur le président du Sénat ;
Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement ;
Mesdames et messieurs les membres du gouvernement ;
Mesdames et messieurs les parlementaires ;
Mesdames et messieurs les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ;
Mes chers compatriotes ;
Rendre régulièrement compte au peuple de l’état de la Nation, une fois par an suivant la Constitution du 25 octobre 2015, tel est l’objet du présent message adressé au Parlement réuni en congrès.
En m’acquittant de ce devoir ce jour, Je voudrais saluer, de nouveau, la mémoire de l’honorable Justin Koumba, ancien président de l’Assemblée nationale, et de l’ancien Premier ministre Clément Mouamba, qui nous ont quittés alors que le Congo avait encore besoin de leur expérience dans la gestion des affaires d’Etat.
La Nation rendra hommage, le moment venu, à l’ancien Premier ministre Clément Mouamba, qui a consenti, durant cinq ans, des efforts appréciables à la tête du gouvernement.
De même, je ne saurais rester insensible aux épisodes de deuil qui ont affecté, cette année, certains de nos compatriotes à travers la perte des êtres chers, illustres ou peu connus, parmi lesquels figurent plusieurs dirigeants politiques et cadres administratifs de notre pays.
M’inclinant devant la mémoire des autres compatriotes disparus, j’exprime, à chacun de nos concitoyens endeuillés, toute ma compassion et ma solidarité, face à ces épreuves ultimes, combien affligeantes.
Spécifiquement à la Force publique, pour les officiers supérieurs, les officiers subalternes, les sous-officiers et les hommes de troupe qui ont tiré leur révérence en 2021, en services commandés ou en toutes autres circonstances, mes pensées les plus profondes et la patrie toujours reconnaissante.
Mes chers compatriotes ;
Notre pays est confronté à plusieurs défis sur la voie du développement, marquée par des réelles avancées encourageantes, mais aussi des rigueurs à surmonter.
Ainsi que nous le savons tous, la pandémie de covid-19 sévit, comme partout ailleurs, sans répit au Congo depuis l’année dernière.
A intervalles réguliers de vingt jours, singulièrement à l’issue de chaque session de la Coordination nationale de riposte, le gouvernement s’emploie, sans se lasser, à informer le peuple sur l’évolution de ce péril, tant au plan national que mondial. Comme sous d’autres cieux, les mesures salvatrices édictées ne permettent pas, certes pour l’heure, d’éradiquer ce fléau.
En dépit des actions menées et sous la menace d’une troisième vague plutôt redoutable du fait de nouveaux variants plus contagieux, le risque d’aggravation de la crise sanitaire a conduit le Congo à renforcer le dispositif de lutte mis en place.
Face à cette situation préoccupante, une « opération coup de poing », réalisée du 18 octobre au 8 décembre 2021, a suscité, auprès des populations, un net regain d’intérêt en faveur de la prévention et de la lutte contre la pandémie.
Le peuple observe, avec résilience, les mesures retenues à ce propos, même s’il subsiste encore des comportements et des agissements individuels qui appellent des corrections vigoureuses.
Ainsi, la couverture vaccinale espérée pour la fin de cette année, à au-moins 30% de la population totale du Congo, ne pourra pas être atteinte.
C’est pourquoi, l’effort d’information, d’éducation et de communication devra s’intensifier le plus largement possible et s’approfondir pour vaincre les poches de résistance sur la vaccination contre le coronavirus.
Notre salut est dans le vaccin. L’immunité active et collective en constitue le point d’orgue.
La mise en œuvre d’une riposte adéquate, principalement à travers l’adhésion massive des populations à la campagne de vaccination et le respect rigoureux des gestes barrières, par tous, placera progressivement notre pays à l’abri de l’incidence meurtrière de la pandémie de covid-19.
Pour ma part, une fois de plus devant la Nation toute entière, je réitère mon engagement à conduire, avec plus de détermination, le combat contre cette pandémie.
Mes chers compatriotes ;
L’année, qui s’achève dans quelques jours, a été aussi marquée par l’organisation réussie de l’élection présidentielle du 21 mars 2021.
Tout en notant le plébiscite réservé pendant ledit scrutin à notre projet politique « Ensemble, poursuivons la marche », je souligne avec force que le peuple demeure le principal vainqueur de cette échéance électorale.
Le contexte ainsi institué nous incite à plus d’engagement en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation des initiatives de développement préconisées.
A cet effet, nous renouvelons notre appel à nos partenaires techniques et financiers pour un accompagnement plus efficace à notre pays.
Dès lors, loin de faire un bilan exhaustif de l’action gouvernementale, il sied d’édifier le peuple sur les performances réalisées en 2021, en lien avec notre projet de société, suivant les trois pôles de gouvernance qui le structurent, à savoir :
– la gouvernance institutionnelle et systémique ;
– la gouvernance économique et financière attractive ;
– la gouvernance sociale et solidaire.
S’agissant de la gouvernance institutionnelle et systémique, la structure gouvernementale comporte désormais, de manière plus marquée, deux nouvelles balises en charge, l’une, du contrôle d’Etat et, l’autre, de la coopération internationale.
Pour son efficacité, l’action inhérente au contrôle d’Etat, à la qualité du service public et à la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique a révélé la nécessité d’instituer un instrument politique et technique plus opérationnel, dédié à l’approfondissement du processus d’assainissement des finances publiques et de l’environnement sous-jacent.
Pour combattre les antivaleurs, le Congo dispose :
– du Conseil supérieur de la magistrature ;
– du ministère du contrôle d’Etat, de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique ;
– de la Haute cour de justice ;
– de la Haute autorité de lutte contre la corruption ;
– de la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques ;
– de la Cour des comptes et de discipline budgétaire ;
– de l’Inspection générale d’Etat.
Cette énumération montre, sans équivoque, que la République du Congo a bel et bien mis en place un arsenal adéquat de veille et d’impulsion de la bonne gouvernance.
L’amélioration du climat des affaires et la consolidation du socle juridique et judiciaire du secteur productif, créateur de richesses, devraient s’accélérer et conférer une attractivité plus forte à notre pays auprès des partenaires.
Il s’agit de réhabiliter le spectre et le réflexe de la sanction, d’appliquer la loi dans toute sa rigidité et de promouvoir le triptyque Rigueur-Intégrité- Efficacité, pour ne pas capituler devant l’emprise rampante de l’impunité.
A ce titre, dans mon message sur l’état de la Nation en 2017, j’avais appelé la haute attention du Sénat et de l’Assemblée nationale pour un recours plus actif à l’enquête parlementaire, une de vos prérogatives établies par la Constitution.
Dans cette même logique, la Cour suprême procède, depuis le mois d’octobre dernier, à la réception des déclarations de patrimoine des citoyens élus ou nommés à des hautes fonctions, tel que l’exige la Constitution.
Cette opération devra toucher tous les paliers de la vie politique et de la pyramide administrative.
A ce niveau, je ne peux m’empêcher de relever certaines pratiques contraires à l’éthique et susceptibles d’entamer la crédibilité de nos Cours et Tribunaux.
Nul ne peut tolérer ces atteintes nocives qui affectent notre système judiciaire et asphyxient la noblesse du droit et l’impartialité de la justice dans notre pays.
Le gain facile et déshonorant du trafic d’influence, de la corruption, de la concussion et de bien d’autres dérives dégradantes défie le professionnalisme de ceux qui sont chargés, au nom du peuple congolais, de dire le droit.
Aussi, les organes constitutifs de l’autorité et garants de l’intégrité du pouvoir judiciaire sont-ils collégialement interpelés devant le prétoire et la conscience de la Nation.
Le suivi et l’évaluation plus stricts des carrières des magistrats et auxiliaires pourront assurément concourir à l’amélioration de la carte judiciaire de notre pays ainsi qu’à la disponibilité d’un personnel de qualité, aguerri contre les antivaleurs et faisant preuve de haute probité morale et civique afin de rendre, à nos populations et autres acteurs, la justice qui leur est due.
Pour cette raison, le gouvernement devra mener à bon port la réforme du système judiciaire, à travers :
-la numérisation de la justice ;
-la réforme des procédures pénales et civiles ;
-le sens et l’efficacité des peines ;
-l’organisation territoriale des juridictions.
Ces efforts devront se poursuivre, en sus de divers codes en révision.
Toujours au titre de la gouvernance institutionnelle, nous avons également élevé la coopération internationale et la promotion du partenariat public – privé au rang de ministère à part entière.
En effet, plus que jamais, notre pays a besoin d’une dynamique de coopération audacieuse et capable, sous l’égide d’une gouvernance économique et financière attractive, de drainer des opportunités à la dimension de ses ambitions d’investissement et de développement.
De la sorte, nous nous donnons des capacités plus accrues d’appel de financements ainsi que des leviers de mobilisation des partenariats et des sources diversifiées d’investissement.
Mes chers compatriotes ;
Après l’effondrement des cours du pétrole en juin 2014 et la contraction de la demande intérieure induite par les mesures de lutte contre la pandémie de covid-19, le secteur productif s’oriente vers une reprise progressive.
Dans le cadre de la gouvernance économique et financière attractive, le retour graduel aux équilibres macro-économiques s’est appuyé, en premier lieu, sur le rétablissement de la relation de confiance avec nos créanciers publics et privés, bilatéraux et multilatéraux.
C’est ainsi que plusieurs rencontres ont eu lieu avec les partenaires au développement, à l’effet de requérir leur accompagnement.
L’on retiendra, par exemple :
– qu’un accord de principe a été obtenu, avec les plus hautes autorités de la République Populaire de Chine, sur la restructuration de la dette de notre pays envers la Chine ;
– la visite de travail effectuée en France, du 20 août au 2 septembre, par le gouvernement au cours de laquelle des engagements ont été pris par nos partenaires pour accompagner le Congo dans ses efforts de relance économique et de retour à la croissance ;
– la reprise des négociations avec le Fonds monétaire international, en vue de conclure un programme appuyé par la Facilité de crédit élargie, en lien avec notre programme national de développement 2022-2026.
Ces initiatives doivent être poursuivies avec optimisme et détermination.
A n’en point douter, long et exigeant, le chemin de retour aux équilibres macroéconomiques nous exhorte à la consolidation des efforts engagés, en vue d’une mobilisation plus importante des investissements directs étrangers pour la relance et la diversification de l’économie nationale.
Dans cette logique, le futur Plan national de développement 2022 – 2026 nous offrira, pour les cinq prochaines années, le cadre d’exécution, de suivi et d’évaluation de notre action pour la création des richesses et la satisfaction des attentes légitimes du peuple.
A ce sujet, l’agriculture, deuxième pilier d’espoir de rebond économique, demeure un puissant réservoir de main-d’œuvre et d’emplois pour les jeunes.
Garant de notre sécurité alimentaire et facteur de croissance, le secteur agricole, qui déploie une activité essentielle à la Nation, constitue une clé primordiale de l’essor économique et social du Congo.
Les données disponibles mettent en exergue les enjeux en présence et les défis qu’il nous faut relever.
A titre d’illustration, le coût des denrées alimentaires importées par notre pays et essentiellement composées de viande, de volaille et de produits halieutiques, varie entre
500 et 700 milliards de francs CFA par an.
En rapport avec cette question cruciale et récurrente des importations alimentaires, il sied d’engager une véritable croisade en faveur du développement de l’élevage bovin, porcin, caprin et de volaille ainsi qu’une pisciculture à grande échelle.
Pour cet objectif de souveraineté et de survie collective, quatre zones agricoles protégées ont été ouvertes dans les départements de la Bouenza, de la Lékoumou, des Plateaux et de la Cuvette, pour l’élevage de petits ruminants et la production de denrées de base, tels le manioc, l’arachide, le maïs, le soja.
Le passage à l’échelle de cette initiative novatrice et prometteuse se fonde sur un programme d’installation de cent zones agricoles protégées qui démarrera sur l’ensemble du territoire national, dès l’année prochaine.
De manière spécifique, d’autres activités ont été menées pour stimuler la production agricole.
Les filières « manioc » et « cacao » ont été revitalisées à travers, respectivement, l’introduction de cultivars à forte performance agronomique et la distribution des pieds de cacaoyers à haut rendement.
Afin de sauvegarder la viabilité sanitaire des cheptels, source de protéines sûres et indispensables pour les populations, un programme essentiel d’immunisation vaccinale a été mis à exécution.
Devant la nécessité de développer les compétences des jeunes dans le domaine de l’agriculture, une ferme-école a été installée sur le site de l’Incubateur agricole du Congo, à Gamboma, dans le département des Plateaux, grâce au soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
En termes d’infrastructures de soutien à la production agropastorale et halieutique, d’importantes activités ont été menées avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers.
Il s’agit, en l’occurrence :
– de la réhabilitation et l’entretien de pistes agricoles ;
– de la construction d’étangs au profit des populations ;
– de la mise en exploitation de l’unité de production d’aliments de poissons à Etoumbi, dans le département de la Cuvette-Ouest ;
– de la construction et l’équipement d’un centre communautaire de pêche, doté d’un complexe frigorifique, à Okombé dans le district de N’Tokou ;
– de la poursuite des travaux de construction du Point de débarquement amélioré de Yoro à Brazzaville, avec l’appui du Royaume du Maroc.
Sur cette ambition légitime de développement agricole, se greffent d’importants programmes destinés à enrichir le portefeuille industriel.
C’est, entre autres, la vocation dévolue à nos zones économiques spéciales dont les organes de gouvernance ont été mis en place, conformément aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur.
A ce propos, des mémorandum d’entente ont été signés dans le cadre du partenariat public-privé sur l’exploitation de la zone industrielle de Maloukou.
Sur ce site, quatre usines sont déjà en fonctionnement et onze autres font l’objet d’options de mise en service par des investisseurs.
Mes chers compatriotes ;
Notre pays est également riche de ses nombreuses ressources naturelles qui, en tant que troisième pilier présumé de rebond de notre économie, contribueront, pour longtemps encore, au financement de l’économie.
Malgré la crise sanitaire persistante, liée à la pandémie de covid-19 qui a affecté, cette année encore, la mise en œuvre de nos initiatives socio-économiques, le secteur des hydrocarbures affiche des résultats encourageants.
En effet, grâce à l’exploitation de nouveaux champs, le développement de la production pétrolière projette de belles perspectives de redressement de l’économie nationale.
Le Congo poursuivra la valorisation de son potentiel gazier, en phase avec les exigences de la transition énergétique.
L’accélération de l’exploitation d’importantes réserves de gaz servira à satisfaire les besoins des industriels, des opérateurs miniers, des producteurs d’engrais et d’électricité.
Dans le microcosme des énergies renouvelables ou sans carbone, le Congo a amorcé une percée inédite avec le projet agricole « Bioénergies Ricin », destiné à la production de biocarburant à base d’huile de ricin.
Ce projet, qui s’étend sur plus de 150 000 hectares, emploiera, à terme, plus de 90 000 actifs agricoles.
Par ailleurs, en soutien à la conservation de la biodiversité, notre pays a persévéré dans la réalisation de l’ambitieux programme d’afforestation et de reboisement dans les départements du Niari, de la Bouenza, du Pool, des Plateaux et de la Cuvette.
Je saisis cette occasion pour évoquer l’ouverture entamée cette année, dans le département des Plateaux, d’une nouvelle forêt de 40 000 hectares, pour 40 millions d’arbres, soit un puits de carbone de plus de 10 millions de tonnes.
Dans le domaine de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques, l’année 2021 a été également dominée par notre participation active à la COP 26 à Glasgow, au Royaume-Uni.
La COP 26, avec un accord à minima entre les États parties, s’est conclue sur un sentiment d’insatisfaction pour l’Afrique.
Le financement destiné aux pays les plus vulnérables pour se préparer à affronter les effets dévastateurs du dérèglement climatique s’est révélé très insuffisant.
Au nom du Congo, j’ai plaidé pour la prise en compte, par la communauté internationale, des contreparties financières liées
à la protection de l’environnement.
Il s’agit des compensations résultant des sacrifices et des renoncements de notre pays à de nombreuses initiatives de développement, pour la préservation de nos écosystèmes forestiers au service de la survie de l’humanité entière.
Cette injustice notoire est loin d’être réparée, aujourd’hui encore.
En ma qualité de président de la Commission Climat du Bassin du Congo, mon plaidoyer, devant l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement à la COP26 à Glasgow, s’est appesanti sur le Fonds bleu pour le Bassin du Congo.
Cet outil financier bénéficie d’une plus grande attention des partenaires au développement qui ont, d’ores et déjà, annoncé leur intention de participer, en 2022, à son financement.
Sur ce plan, les efforts inlassables du Congo depuis le sommet de la Terre à Rio n’auront pas été vains.
C’est également l’occasion d’interpeler le sens civique des communautés riveraines de nos écosystèmes forestiers, en termes de comportements, d’attitudes, de pratiques et d’engagement au profit d’une conscience écologique exemplaire.
Le gouvernement devra y veiller sans faiblesse, en faisant preuve, à la fois, de pédagogie et de fermeté, de sorte que la législation relative à la gestion de notre patrimoine environnemental et à l’exploitation de nos ressources naturelles soit respectée sans atermoiements.
Mes chers compatriotes ;
Dresser l’état de la Nation revient également à dire au peuple, dans le souci d’un mieux vivre ensemble partagé, les réponses apportées aux défis de l’éducation et de la formation des jeunes, du travail et de l’emploi, de la santé publique, de la sécurité sociale, des conditions de vie des populations.
De ce postulat, procède notre gouvernance sociale et solidaire qui s’attèle à prévenir et à juguler les contraintes et les revendications multiformes, à même de porter atteinte à la cohésion de la Nation.
C’est le lieu de saluer le dialogue entrepris avec les différentes catégories sociales, telles les retraités, les sinistrés, les expropriés pour cause d’utilité publique, les acteurs de la décentralisation qui peinent à entrer dans leurs droits dûment reconnus.
Pour cette démarche qui rejette les extrêmes, J’encourage le dialogue avec les partenaires sociaux, crédo inaltérable au service de la paix et la prospérité de notre pays.
Pour ma part, je veillerai à ce que le gouvernement, qui consent de plus en plus d’effort face à la demande sociale, assure le règlement effectif des charges et autres droits attenant aux obligations pendantes, telles les bourses des
étudiants, les pensions de retraite et diverses indemnités dues aux sinistrés et expropriés.
Ces différentes créances sur l’Etat restent exigibles et seront couvertes au fur et à mesure de la disponibilité des ressources nécessaires.
Cette année encore, malgré les effets pervers de la crise économique et financière, le paiement des salaires des agents de l’Etat a été assuré de manière régulière.
S’agissant des relations avec les partenaires sociaux, la tenue de chaque session du Comité national du dialogue social devrait, avant toute autre considération, contribuer à figer, encore davantage qu’à l’accoutumée, l’exigence impérieuse de quiétude et de paix dans la conscience collective du monde du travail.
C’est dans cet esprit que va se tenir d’ailleurs, ce 30 décembre 2021, la prochaine session du Comité national du dialogue social qui aura la double mission d’évaluer la mise en œuvre des recommandations des sessions précédentes et de prendre, s’il en faut, de nouvelles résolutions.
Dans la même veine et concernant le dialogue public-privé, des discussions ont été ouvertes, cette année, avec les syndicats patronaux pour envisager des approches consensuelles de solutions à leurs préoccupations.
Sur le plan normatif, le statut général de la fonction publique et les textes d’application subséquents ont été validés.
L’élaboration du Code du travail et des textes réglementaires est en cours d’achèvement.
Ces instruments de régulation intègrent des évolutions majeures au droit du travail applicable au Congo, notamment, en ce qui concerne la flexibilité du contrat de travail, la prise en compte des nouvelles formes d’organisation du travail et l’actualisation de la législation en matière d’emploi.
Ces normes et innovations instaurent un dispositif pertinent en faveur d’une accessibilité plus aisée des jeunes au monde du travail.
A l’évidence, il se pose avec acuité l’épineuse question du chômage en général et en particulier celle des jeunes diplômés des écoles professionnelles, actuellement sans emploi et qui attendent leur intégration dans les rangs de la fonction publique.
Le processus de recrutement, en rapport avec les quotas des années 2020 et 2021 pour un effectif global de 8 415 agents, est en cours d’exécution.
L’on s’efforcera de maintenir ce cap dans le cadre du plan national de développement 2022 – 2026.
La jeunesse, qui représente plus de la moitié de notre population, demeure toujours au cœur de notre action.
Je reste régulièrement à l’écoute des jeunes et particulièrement attentif aux différentes initiatives prises à leur avantage.
Pour illustration, il me plairait de relever :
– la réflexion en cours sur la prévention et le traitement de la délinquance juvénile aggravée par des actes de violence et de criminalité perpétrés par les jeunes en milieu urbain ;
– le déploiement, sur l’ensemble du territoire national, du deuxième contingent de jeunes volontaires dans les entreprises et les associations, en vue d’améliorer leur employabilité ;
– le partenariat établi avec l’Eglise catholique pour la formation des jeunes aux métiers et services de proximité ;
– l’identification des métiers porteurs, en liaison avec la dualité formation-emploi.
Dans le cadre du projet de développement des compétences pour l’employabilité, 5 000 jeunes ont été sélectionnés à Brazzaville et Pointe-Noire, en vue de l’acquisition de nouvelles compétences pour l’employabilité.
Du point de vue de la protection sociale non contributive, durant l’année 2021 et à la date du 30 novembre, 147 389 ménages vivant dans les chefs-lieux des départements et dans quelques districts du département de la Likouala ont bénéficié des transferts monétaires de la part du projet Lisungi.
Ces mises à disposition concernent 140 495 ménages pauvres qui ont bénéficié de l’allocation d’urgence covid-19 et 6 894 autres ayant reçu des transferts monétaires conditionnels à Madibou, Djiri, Mfilou, Loandjili, Impfondo, Dongou, Enyellé et Bétou.
Au regard de la portée des appuis du projet Lisungi aux ménages vulnérables, j’adresse mes chaleureux remerciements aux partenaires qui soutiennent notre pays dans cette action salutaire de relèvement socio-économique.
De son côté, la structuration de l’assurance maladie affiche des réelles avancées, avec :
– la validation du panier de soins à prendre en charge ;
– la définition des taux et montants des cotisations selon les catégories des cotisants ;
– l’identification des formations sanitaires prêtes à accueillir les assurés ;
– la définition de la tarification des actes médicaux et de soins ;
– la mise en place, auprès des institutions bancaires, d’un mécanisme dédié à la sécurisation des recettes, au renouvellement des stocks de médicaments, de réactifs de laboratoire et à l’acquisition de petits matériels médicotechniques ;
– la conclusion, dans les tous prochains jours, d’un contrat- cadre avec un partenaire privé présentant des qualifications requises pour garantir la permanence des ressources financières, tout au long de la mission à laquelle elle sera engagée.
En matière de santé publique, l’option retenue est de renforcer l’offre de soins aux populations.
La redynamisation en cours des cinquante-deux districts sanitaires de notre pays relève de cette orientation stratégique.
De même, alors que se poursuivent ses travaux de modernisation, le centre hospitalier universitaire de Brazzaville a bénéficié d’un recrutement de 625 nouveaux agents de santé, toutes catégories confondues et de la mise en stage d’immersion de médecins formés à l’étranger, principalement à Cuba.
En outre, nous venons de rendre fonctionnel l’hôpital général de Djiri à Brazzaville.
Celui de Ngoyo à Pointe-Noire sera mis en service au début de l’année 2022.
Ces deux complexes hospitaliers modernes, dotés d’équipements de pointe, permettront d’accroître et de mettre une offre de santé de qualité à la disposition des populations.
Quant à l’offre d’éducation, l’implantation des infrastructures scolaires et universitaires modernes à travers le pays réaffirme notre volonté constante de placer le système éducatif au diapason de ses missions de formation des jeunes à l’esprit d’entreprise et de préparation à la création d’emplois et de richesse.
Ainsi, six nouveaux lycées ont été ouverts, dont un à Okoyo dans le département de la Cuvette-Ouest, un à Tchikapika dans le département de la Cuvette, un à Ngamakosso à Brazzaville, un à Tsila à Dolisie et deux à Pointe-Noire.
Au niveau des cycles primaire et secondaire, 1 262 enseignants ont été recrutés en 2020 et 1 445 autres au titre du quota de 2021. L’enseignement technique et professionnel a bénéficié, pour sa part, de 267 nouveaux enseignants recrutés cette année.
Ces chiffres, en nette progression, traduisent l’important effort en cours de réalisation pour réduire le déficit en personnels enseignants.
Mes chers compatriotes ;
« Assainir et moderniser les lieux de vie des populations » constitue l’un des objectifs majeurs de notre action.
A ce sujet, la restructuration des zones précaires se poursuit avec succès, après l’expérience concluante de 4 quartiers à Brazzaville et Pointe-Noire, dans le cadre d’une urbanisation reconfigurée et mieux organisée.
La programmation foncière connaît des transformations notables, spécialement en ce que nos concitoyens sont désormais en droit d’acquérir, à des prix compétitifs, des terrains aménagés et débarrassés des menaces de glissement de terrain, d’éboulement ou d’érosion.
L’amélioration du cadre de vie de nos populations tient aussi à la fourniture régulière d’une eau et d’une électricité de bonne qualité.
Dans le secteur de l’eau, d’importantes activités ont été réalisées, à l’image de :
– la réhabilitation et la réception technique des ouvrages d’eau dans les localités d’Ongoni, d’Allembé, de Souanké, de Komono, de Zanaga, Mfouati et Bétou ;
– la reconstruction de la digue de captage de l’usine d’eau de Dolisie.
A une échelle plus étendue, se sont poursuivies l’extension et la réhabilitation des infrastructures de distribution d’eau potable à Brazzaville et Pointe-Noire.
Concernant la fourniture d’électricité, l’accroissement de l’offre, la densification du réseau de distribution et l’augmentation du taux de couverture nationale ont tiré avantage des travaux de modernisation en cours. En cela, le secteur de l’électricité connaîtra une amélioration substantielle, avec :
– l’optimisation du transit de la charge très haute tension entre Pointe-Noire et Brazzaville ;
– l’augmentation de la production de la Centrale électrique du Congo grâce au développement du cycle combiné ;
– la reprise de la production de la Centrale à gaz de Djeno ;
– la récente connexion au réseau électrique national du district de Loango, chef-lieu du département du Kouilou, avec une extension prévue dans le district de Madingou- Kayes ;
– le démarrage imminent de la construction de la ligne Ngoulonkila- Lagué-Kébara, après l’électrification du chef-lieu du district de Lékana.
Dans ce registre, le Mémorandum d’entente, signé le 6 décembre dernier à Brazzaville entre notre pays et la République démocratique du Congo, nous offre l’opportunité de développer un projet d’interconnexion énergétique de grande envergure, dénommé « Boucle de l’amitié énergétique.
Ce projet novateur bénéficie de l’accompagnement de nos partenaires des Emirats arabes unis et reste ouvert aux Etats de l’Afrique centrale désireux de nous rejoindre au sein de cette alliance énergétique sous régionale.
Cette volonté partagée pour une complémentarité d’efforts et une plus grande synergie d’action entre nos différents Etats a abouti, par ailleurs :
– à la mise en œuvre du plan d’action et de déploiement des infrastructures de communications électroniques, en partenariat avec la CEEAC ;
– à l’achèvement des interconnexions des réseaux « fibre optique » avec le Gabon, le Cameroun et la République Centrafricaine.
Mes chers compatriotes ;
Comme vous pouvez le constater, notre pays prône toujours le bon voisinage et la cohabitation pacifique, pour une intégration effective et irréversible des peuples de l’Afrique centrale.
L’ouverture du Congo sur les Etats de la sous-région et le reste du monde relève de cette option qui défie les frontières, rapproche les peuples et favorise les échanges.
Le repli sur les souverainetés et l’autarcie ne peut garantir un avenir prospère dans ce monde désormais devenu un véritable village planétaire.
A ce propos, en 2021, notre action diplomatique a été marquée par, entre autres, la participation du Congo aux principaux
événements inscrits à l’agenda international et à ceux organisés par des pays frères ou amis.
Nous soulignerons, entre autres :
– la 4 e édition du Forum pour la paix de Paris, du 11 au 13 novembre 2021
– le Sommet sur la Libye tenu à Paris, en marge du Forum pour la paix ;
– la COP26 à Glasgow, du 31 octobre au 3 novembre 2021 ;
– la Conférence sur la stabilisation de la Libye ainsi que la mission d’information et de sensibilisation des autorités libyennes sur le processus de paix, du 19 au 21 octobre
2021 ;
– la 76 e Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2021, à New-York ;
– le deuxième Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, relatif à la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine, tenu en août 2021 à Luanda, en Angola ;
– la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cémac, en août 2021, sur l’évaluation de la situation macroéconomique de la sous-région en contexte de pandémie covid-19 et l’analyse des mesures de redressement ;
– le Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC, en juillet 2021, à Brazzaville ;
– la participation à la célébration du centenaire du Parti communiste chinois, le 1er juillet 2021 ;
– le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC sur la situation au Tchad, en juin 2021, à Brazzaville ;
– la Conférence internationale de Berlin, 2ème édition, sur la Libye, en juin 2021 à Berlin, en Allemagne ;
– la réunion du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement africains sur les changements climatiques, en juin 2021.
En retour, nous avons été honorés par la visite de plusieurs hautes autorités et personnalités des pays entretenant des relations de fraternité, d’amitié et de coopération avec le Congo.
Ces liens de proximité séculaires, profondément ancrés dans certains cas, viennent de permettre, par exemple, l’aboutissement, le 14 décembre dernier, de la démarche conjointement menée par la République du Congo et la République démocratique du Congo pour l’inscription de la Rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’Unesco.
Toutes ces occurrences, qui témoignent du dynamisme de notre diplomatie, devront se consolider pour que se cristallisent davantage l’empreinte et la voix de notre pays au sein du concert des Nations.
Mes chers compatriotes ;
L’an 2022 sera la première année d’exécution du Plan national de développement 2022 – 2026, aligné sur le projet de société sur la base duquel, le peuple nous a renouvelé sa confiance, le 21 mars 2021.
Hormis cette particularité, le Congo organisera également des élections législative et locale en 2022.
Il s’agit d’échéances importantes qui participent au renforcement de la démocratie au Congo. Elles permettront au Peuple d’exprimer sa souveraineté, à travers le choix de ses représentants dans les institutions et instances concernées.
C’est pourquoi, comme de tradition et à l’image du climat de sérénité et du sens de responsabilité ayant prévalu durant le scrutin présidentiel du 21 mars 2021, J’invite l’ensemble des acteurs intéressés par les prochaines élections législative et locale à privilégier la Paix et l’Unité nationale.
Le peuple, unique souverain détenteur, en la matière, du droit de dévolution du pouvoir, restera toujours l’arbitre et le bénéficiaire majeur du climat prévenant de concorde nationale et de cohésion sociale.
Peuple congolais ;
Alors que nous abordons l’année 2022 dans un contexte encore affecté par la pandémie de covid-19, je t’exhorte, une fois de plus, à la persévérance dans l’effort, un effort qui précède des lendemains rassurants.
Par ton abnégation et ta foi en ton pays, tu as su résister aux affres de la crise multidimensionnelle que notre pays traverse actuellement.
Ainsi, les mesures d’assouplissement prises par la Coordination nationale de riposte ne signifient nullement que la pandémie de covid-19 a été définitivement vaincue dans notre pays.
Ces dispositions, qui ne doivent pas apparaître comme une mise en cause des efforts déjà investis, constituent des allègements tests et transitoires, pour mieux apprécier, à la lumière des festivités de fin d’année, l’évolution de ce fléau au Congo.
Elles sont donc susceptibles d’être renforcées de nouveau, en cas de nouvelle flambée de la pandémie, d’où l’impérieuse nécessité de célébrer le nouvel an, en évitant les excès et dans le strict respect des mesures de prévention et de lutte retenues.
Peuple congolais ;
Au moment où se desserre peu à peu l’étau des pressions diverses, qu’il me plaise de magnifier, ici, ta ferveur patriotique en dépit des insatisfactions générées par les effets de la dégradation de l’économie mondiale sur notre pays.
Par ton sens de responsabilité, tu as conforté la victoire la plus décisive acquise par notre pays, celle de la promotion du dialogue et de la consolidation de la paix, socle fondamental d’un vivre ensemble mieux structuré, gage véritable de succès pour notre marche vers le développement, dans l’espérance et l’optimisme.
Oui, l’optimisme pour la grandeur et le rayonnement de ton pays, le Congo.
Dans une résilience salutaire, tu l’as fait et tu en mesures les bienfaits chaque jour. La Nation t’en est reconnaissante.
Au son de notre hymne national, La Congolaise, ponctué par notre devise, Unité – Travail – Progrès, nous trouverons toujours, face à l’adversité et la difficulté, les outils appropriés et les réponses nécessaires pour des victoires encore plus grandes.
Aussi, chaque citoyen de notre pays doit-il se mobiliser, en permanence, au bénéfice de la cohésion nationale et de la paix.
Pour cela, j’adresse mes meilleurs vœux de nouvel an au peuple congolais ainsi qu’à nos hôtes étrangers qui ont choisi de vivre en République du Congo.
· Vive la République !
· Vive le Congo ! Je vous remercie.