Message du Chef de l’Etat à la Nation

Message du Chef de l’Etat à la Nation

  Monsieur le président du congrès ;

  Monsieur le président du Sénat ;

  Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement ;

  Mesdames et messieurs les membres du gouvernement ;

  Mesdames et messieurs les parlementaires ;

Mesdames et messieurs les ambassadeurs et  chefs de missions diplomatiques ;

Mes chers compatriotes ;

Rendre régulièrement compte au peuple de l’état de la Nation, une fois par an suivant la Constitution du 25 octobre 2015, tel est l’objet  du présent message adressé au Parlement  réuni en congrès.

En m’acquittant  de ce devoir ce jour, Je voudrais saluer, de nouveau, la mémoire de l’honorable  Justin Koumba,  ancien président de l’Assemblée nationale, et de l’ancien Premier ministre Clément Mouamba, qui nous ont quittés alors que le Congo avait  encore besoin de leur expérience dans la gestion des affaires d’Etat.

La Nation   rendra hommage, le moment   venu, à l’ancien Premier ministre Clément Mouamba, qui a consenti, durant cinq ans, des efforts appréciables à la tête du gouvernement.

De même, je ne saurais rester insensible aux épisodes de deuil qui ont affecté, cette année, certains de nos compatriotes à travers la perte des êtres chers, illustres ou peu connus, parmi lesquels figurent plusieurs dirigeants politiques et cadres administratifs de notre pays.

M’inclinant devant la mémoire des autres compatriotes disparus, j’exprime, à chacun de nos concitoyens endeuillés, toute ma compassion et ma solidarité, face à ces épreuves ultimes, combien affligeantes.

Spécifiquement    à   la   Force   publique, pour   les   officiers supérieurs, les officiers subalternes, les sous-officiers et les hommes de troupe qui ont tiré leur révérence en 2021, en services commandés ou en toutes autres circonstances, mes pensées les plus profondes et la patrie toujours reconnaissante.

 Mes chers compatriotes ;

Notre pays est confronté à plusieurs défis sur la voie du développement, marquée par des réelles avancées encourageantes, mais aussi des rigueurs à surmonter.

Ainsi que nous le savons tous, la pandémie de covid-19 sévit, comme partout ailleurs, sans répit au Congo depuis l’année dernière.

A intervalles réguliers de vingt jours, singulièrement à l’issue de chaque session de la Coordination nationale de riposte, le gouvernement s’emploie, sans se lasser, à informer le peuple sur l’évolution de ce péril, tant au plan national que mondial. Comme sous d’autres cieux, les mesures salvatrices édictées ne permettent pas, certes pour l’heure, d’éradiquer ce fléau.

En dépit des actions menées et sous la menace d’une troisième  vague plutôt redoutable  du fait de nouveaux variants plus contagieux, le risque d’aggravation de la crise sanitaire a conduit le Congo à renforcer le dispositif de lutte mis en place.

Face à cette situation préoccupante, une « opération coup de poing », réalisée du 18 octobre au 8 décembre 2021, a suscité, auprès des populations, un net regain d’intérêt en faveur de la prévention et de la lutte contre la pandémie.

Le peuple observe, avec résilience, les mesures retenues à ce propos, même s’il subsiste encore des comportements et des agissements individuels  qui  appellent  des  corrections vigoureuses.

Ainsi, la couverture vaccinale espérée pour la fin de cette année, à au-moins 30% de la population totale du Congo, ne pourra pas être atteinte.

C’est pourquoi, l’effort d’information, d’éducation et de communication devra s’intensifier le plus largement possible et s’approfondir pour vaincre les poches de résistance sur la vaccination contre le coronavirus.

Notre salut est dans le vaccin. L’immunité active et collective en constitue le point d’orgue.

La mise en œuvre d’une riposte adéquate, principalement à travers l’adhésion massive des populations à la campagne de vaccination et le respect rigoureux des gestes barrières, par tous, placera progressivement notre pays à l’abri de l’incidence meurtrière de la pandémie de covid-19.

Pour ma part, une fois de plus devant la Nation toute entière, je réitère mon engagement à conduire, avec plus de détermination, le combat contre cette pandémie.

Mes chers compatriotes ;

L’année, qui s’achève dans quelques jours, a été aussi marquée par l’organisation réussie de l’élection présidentielle du 21 mars 2021.

Tout en notant le plébiscite réservé pendant ledit scrutin à notre projet politique « Ensemble, poursuivons la marche », je souligne avec force que le peuple demeure   le principal vainqueur de cette échéance électorale.

Le contexte ainsi institué nous incite à plus d’engagement en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation des initiatives de développement préconisées.

A  cet effet,  nous renouvelons notre appel à nos partenaires techniques  et  financiers  pour  un  accompagnement    plus efficace à notre pays.

Dès lors, loin de faire un bilan exhaustif de l’action gouvernementale,  il  sied  d’édifier  le  peuple  sur  les performances réalisées en 2021, en lien avec notre projet  de société, suivant les trois pôles de gouvernance qui le structurent, à savoir :

– la gouvernance institutionnelle et systémique ;

– la gouvernance économique et financière attractive ;

– la gouvernance sociale et solidaire.

S’agissant de la gouvernance institutionnelle et systémique, la structure gouvernementale comporte désormais, de manière plus marquée, deux nouvelles balises en charge, l’une, du contrôle d’Etat et, l’autre, de la coopération internationale.

Pour son efficacité,  l’action  inhérente au contrôle d’Etat,  à la qualité  du service public et à la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique a révélé la nécessité d’instituer un instrument politique et technique plus opérationnel, dédié à l’approfondissement du processus d’assainissement des finances publiques et de l’environnement sous-jacent.

Pour combattre les antivaleurs, le Congo dispose :

–   du Conseil supérieur de la magistrature ;

–   du ministère du contrôle d’Etat, de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique ;

–   de la Haute cour de justice ;

–   de la Haute autorité de lutte contre la corruption ;

–   de  la  Commission nationale  de  transparence  et  de responsabilité dans la gestion des finances publiques ;

–   de la Cour des comptes et de discipline budgétaire ;

–   de l’Inspection générale d’Etat.

Cette énumération montre, sans équivoque, que la République du Congo a bel et bien mis en place un arsenal adéquat de veille et d’impulsion de la bonne gouvernance.

L’amélioration du climat des affaires et la consolidation du socle juridique et judiciaire du secteur productif, créateur de richesses, devraient s’accélérer et conférer une attractivité plus forte à notre pays auprès des partenaires.

Il  s’agit  de réhabiliter  le spectre et le réflexe de la sanction, d’appliquer  la loi dans toute sa rigidité  et de promouvoir le triptyque Rigueur-Intégrité- Efficacité, pour ne pas capituler devant l’emprise rampante de l’impunité.

A ce titre, dans mon message sur l’état de la Nation en 2017, j’avais appelé la haute attention du Sénat et de l’Assemblée nationale pour un recours plus actif à l’enquête parlementaire, une de vos prérogatives établies par la Constitution.

Dans cette même logique, la Cour suprême procède, depuis le mois d’octobre dernier, à la réception des déclarations de patrimoine   des  citoyens   élus  ou  nommés  à  des  hautes fonctions, tel que l’exige la Constitution.

Cette  opération   devra toucher  tous  les  paliers  de  la  vie politique et de la pyramide administrative.

A ce niveau, je ne peux m’empêcher de relever certaines pratiques contraires à l’éthique et susceptibles d’entamer la crédibilité de nos Cours et Tribunaux.

Nul ne peut tolérer ces atteintes  nocives qui affectent notre système judiciaire et asphyxient  la noblesse du droit et l’impartialité de la justice dans notre pays.

Le gain facile et déshonorant du trafic d’influence, de la corruption, de la concussion et de bien d’autres dérives dégradantes   défie le professionnalisme de ceux qui sont chargés, au nom du peuple congolais, de dire le droit.

Aussi, les organes constitutifs de l’autorité et garants de l’intégrité du pouvoir judiciaire sont-ils collégialement interpelés devant le prétoire et la conscience de la Nation.

Le suivi et l’évaluation plus stricts des carrières des magistrats et auxiliaires pourront assurément concourir à l’amélioration de la carte judiciaire de notre pays ainsi qu’à  la disponibilité d’un  personnel de qualité,  aguerri contre les antivaleurs  et faisant  preuve de haute  probité   morale et  civique afin de rendre, à nos populations et autres acteurs, la justice qui leur est due.

Pour cette raison, le gouvernement devra mener à bon port la réforme du système judiciaire, à travers :

-la numérisation de la justice ;

-la réforme des procédures pénales et civiles ;

-le sens et l’efficacité des peines ;

-l’organisation territoriale des juridictions.

Ces efforts  devront  se poursuivre, en sus de divers codes en révision.

Toujours au titre de la gouvernance institutionnelle, nous avons également   élevé la coopération   internationale et la promotion du partenariat public – privé au rang de ministère à part entière.

En effet, plus que jamais, notre pays a besoin d’une dynamique de coopération audacieuse et capable, sous l’égide d’une gouvernance économique et financière attractive, de drainer des opportunités à la dimension de ses ambitions d’investissement et de développement.

De la sorte, nous nous donnons des capacités plus accrues d’appel  de financements ainsi que des leviers de mobilisation des partenariats et des sources diversifiées d’investissement.

Mes chers compatriotes ;

Après l’effondrement des cours du pétrole en juin 2014 et la contraction de la demande intérieure induite par les mesures de lutte contre la pandémie de covid-19, le secteur productif s’oriente vers une reprise progressive.

Dans le cadre de la gouvernance économique et financière attractive, le retour graduel aux équilibres macro-économiques s’est   appuyé, en premier lieu, sur le rétablissement de la relation de confiance avec nos créanciers publics et privés, bilatéraux et multilatéraux.

C’est ainsi que plusieurs rencontres ont eu lieu avec les partenaires au développement, à l’effet de requérir leur accompagnement.

L’on retiendra, par exemple :

– qu’un accord de principe a été obtenu, avec les plus hautes autorités de la République Populaire de Chine, sur la restructuration de la dette de notre pays envers la Chine ;

– la visite  de travail  effectuée  en France, du 20 août au 2 septembre,  par le gouvernement  au cours de laquelle des engagements ont été pris par nos partenaires pour accompagner   le   Congo  dans   ses   efforts    de   relance économique et de retour à la croissance ;

– la reprise  des  négociations  avec  le Fonds  monétaire international, en vue de conclure un programme appuyé par la Facilité  de crédit élargie, en lien avec notre programme national de développement 2022-2026.

Ces initiatives doivent être poursuivies avec optimisme et détermination.

A n’en point douter, long et exigeant, le chemin de retour aux équilibres macroéconomiques nous exhorte à la consolidation des efforts engagés, en vue d’une mobilisation plus importante des investissements directs étrangers pour la relance et la diversification de l’économie nationale.

Dans cette logique, le futur Plan national de développement 2022 –  2026 nous offrira, pour les cinq prochaines années, le cadre d’exécution,  de suivi et d’évaluation  de notre action pour la création des richesses et la satisfaction des attentes légitimes du peuple.

A  ce sujet, l’agriculture,  deuxième pilier d’espoir  de rebond économique, demeure un puissant réservoir de main-d’œuvre et d’emplois pour les jeunes.

Garant de notre sécurité alimentaire et facteur de croissance, le secteur agricole, qui déploie une activité essentielle à la Nation, constitue une clé primordiale de l’essor économique et social du Congo.

Les données disponibles mettent en exergue les enjeux en présence et les défis qu’il nous faut relever.

A   titre  d’illustration,   le  coût  des  denrées  alimentaires importées  par notre pays et essentiellement composées de viande, de volaille et de produits halieutiques,  varie entre

500 et 700 milliards de francs CFA par an.

En rapport avec cette question cruciale et récurrente des importations alimentaires, il sied d’engager une véritable croisade en faveur du développement   de l’élevage   bovin, porcin, caprin et de volaille ainsi qu’une pisciculture à grande échelle.

Pour cet objectif  de souveraineté  et de survie collective,  quatre zones  agricoles protégées  ont été ouvertes  dans  les départements de la Bouenza, de la Lékoumou, des Plateaux et de  la  Cuvette,   pour  l’élevage   de  petits  ruminants  et  la production  de denrées de base, tels le manioc, l’arachide,  le maïs, le soja.

Le passage  à l’échelle  de cette initiative novatrice  et prometteuse se fonde sur un programme d’installation de cent zones agricoles protégées qui démarrera sur l’ensemble du territoire national, dès l’année prochaine.

De manière spécifique, d’autres activités ont été menées pour stimuler la production agricole.

Les filières « manioc » et « cacao » ont été revitalisées à travers, respectivement, l’introduction   de cultivars   à forte performance agronomique et la distribution des pieds de cacaoyers à haut rendement.

Afin de sauvegarder la viabilité sanitaire des cheptels, source de protéines sûres et indispensables pour les populations, un programme essentiel d’immunisation vaccinale a été mis à exécution.

Devant la nécessité de développer les compétences des jeunes dans  le  domaine  de  l’agriculture,   une  ferme-école  a  été installée  sur  le site  de  l’Incubateur   agricole du  Congo, à Gamboma, dans le département des Plateaux, grâce au soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

En termes d’infrastructures  de soutien à la production agropastorale  et halieutique,  d’importantes  activités ont été menées   avec  l’appui    de  nos  partenaires   techniques   et financiers.

Il s’agit, en l’occurrence :

– de la réhabilitation et l’entretien de pistes agricoles ;

– de la construction d’étangs au profit des populations ;

– de  la  mise  en   exploitation    de  l’unité    de  production d’aliments  de poissons à Etoumbi,  dans le département de la Cuvette-Ouest ;

– de    la    construction    et    l’équipement      d’un      centre communautaire  de pêche, doté d’un  complexe frigorifique, à Okombé dans le district de N’Tokou ;

– de la poursuite des travaux  de construction  du Point  de débarquement  amélioré de Yoro à Brazzaville, avec l’appui du Royaume du Maroc.

Sur cette ambition légitime  de développement  agricole, se greffent  d’importants  programmes destinés à enrichir le portefeuille industriel.

C’est,    entre   autres,   la  vocation    dévolue  à  nos  zones économiques spéciales dont les organes de gouvernance ont été mis en place, conformément aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur.

A ce propos, des mémorandum d’entente ont été signés dans le cadre du partenariat public-privé sur l’exploitation  de la zone industrielle de Maloukou.

Sur ce site, quatre usines sont déjà en fonctionnement et onze autres font  l’objet  d’options  de  mise  en  service  par  des investisseurs.

   Mes chers compatriotes ;

Notre pays est également riche de ses nombreuses ressources naturelles qui, en  tant  que  troisième  pilier  présumé de rebond de notre économie, contribueront, pour longtemps encore, au financement de l’économie.

Malgré la crise sanitaire persistante, liée à la pandémie de covid-19 qui a affecté, cette année encore, la mise en œuvre de nos initiatives socio-économiques, le secteur des hydrocarbures affiche des résultats encourageants.

En effet, grâce à l’exploitation de nouveaux champs, le développement  de la production  pétrolière  projette de belles perspectives de redressement de l’économie nationale.

Le Congo poursuivra la valorisation de son potentiel gazier, en phase avec les exigences de la transition énergétique.

L’accélération  de l’exploitation  d’importantes réserves de gaz servira à satisfaire les besoins des industriels, des opérateurs miniers, des producteurs d’engrais et d’électricité.

Dans  le  microcosme  des  énergies  renouvelables  ou  sans carbone, le Congo a amorcé une percée inédite avec le projet agricole   « Bioénergies Ricin », destiné  à la production  de biocarburant à base d’huile de ricin.

Ce projet, qui s’étend sur plus de 150 000 hectares, emploiera,  à terme, plus de 90 000 actifs agricoles.

Par ailleurs, en soutien à la conservation de la biodiversité, notre  pays a  persévéré dans  la  réalisation  de  l’ambitieux programme d’afforestation et de reboisement dans les départements du Niari, de la Bouenza, du Pool, des Plateaux et de la Cuvette.

Je  saisis cette  occasion pour évoquer l’ouverture   entamée cette année, dans le département des Plateaux, d’une nouvelle forêt  de 40 000 hectares, pour 40 millions d’arbres,  soit un puits de carbone de plus de 10 millions de tonnes.

Dans le domaine de l’environnement  et de la lutte contre les changements  climatiques,  l’année    2021  a  été   également dominée par notre participation active à la COP  26 à Glasgow, au Royaume-Uni.

La COP 26, avec un accord à minima entre les États parties, s’est conclue sur un sentiment d’insatisfaction pour l’Afrique.

Le financement destiné aux pays les plus vulnérables pour se préparer à affronter les effets dévastateurs du dérèglement climatique s’est révélé très insuffisant.

Au nom  du Congo, j’ai  plaidé pour la prise en compte, par la communauté internationale, des contreparties financières liées

à la protection de l’environnement.

Il  s’agit des compensations résultant des sacrifices et des renoncements  de notre pays à de nombreuses initiatives  de développement, pour la préservation de nos écosystèmes forestiers au service de la survie de l’humanité entière.

Cette   injustice notoire est loin d’être   réparée, aujourd’hui encore.

En ma qualité de président de la Commission Climat du Bassin du Congo, mon plaidoyer, devant l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement à la COP26 à Glasgow, s’est appesanti sur le Fonds bleu pour le Bassin du Congo.

Cet  outil financier bénéficie d’une  plus grande attention  des partenaires au développement  qui ont, d’ores  et déjà, annoncé leur intention de participer, en 2022, à son financement.

Sur ce plan, les efforts  inlassables du Congo depuis le sommet de la Terre à Rio n’auront pas été vains.

C’est également l’occasion d’interpeler le sens civique des communautés  riveraines  de  nos  écosystèmes   forestiers,  en termes de comportements, d’attitudes, de pratiques et d’engagement au profit d’une conscience écologique exemplaire.

Le  gouvernement   devra  y   veiller sans  faiblesse, en  faisant preuve, à la fois, de pédagogie et de fermeté, de sorte que la législation  relative  à  la  gestion  de  notre  patrimoine environnemental et à l’exploitation de nos ressources naturelles soit respectée sans atermoiements.

Mes chers compatriotes ;

Dresser l’état de la Nation revient également à dire au peuple, dans le souci d’un mieux vivre ensemble partagé, les réponses apportées   aux défis de l’éducation   et  de la formation   des jeunes, du travail  et de l’emploi,  de la santé publique, de la sécurité sociale, des conditions de vie des populations.

De ce postulat, procède notre gouvernance sociale et solidaire qui  s’attèle   à prévenir et  à juguler les contraintes  et  les revendications  multiformes,  à même de porter atteinte  à la cohésion de la Nation.

C’est le lieu de saluer le dialogue entrepris avec les différentes catégories sociales, telles les retraités, les sinistrés, les expropriés  pour  cause  d’utilité   publique, les acteurs  de la décentralisation qui peinent à entrer dans leurs droits dûment reconnus.

Pour cette démarche qui rejette les extrêmes,  J’encourage  le dialogue avec les partenaires  sociaux, crédo inaltérable   au service de la paix et la prospérité de notre pays.

Pour ma part,  je  veillerai à ce que le gouvernement,   qui consent de plus en plus d’effort  face à la demande sociale, assure  le  règlement   effectif   des  charges et  autres  droits attenant  aux obligations   pendantes,  telles  les bourses des

étudiants, les pensions de retraite et diverses indemnités dues aux sinistrés et expropriés.

Ces différentes créances sur l’Etat restent exigibles et seront couvertes au fur et à mesure de la disponibilité des ressources nécessaires.

Cette année encore, malgré les effets   pervers  de  la  crise économique et financière, le paiement des salaires des agents de l’Etat a été assuré de manière régulière.

S’agissant des relations avec les partenaires sociaux, la tenue de  chaque  session  du  Comité   national  du  dialogue social devrait,  avant toute autre considération,  contribuer à figer, encore davantage qu’à l’accoutumée, l’exigence impérieuse de quiétude et de paix dans la conscience collective du monde du travail.

C’est dans cet esprit que va se tenir d’ailleurs, ce 30 décembre  2021, la prochaine session du Comité national du dialogue social qui aura la double mission d’évaluer la mise en œuvre des recommandations des sessions précédentes et de prendre, s’il en faut, de nouvelles résolutions.

Dans la même veine et concernant le dialogue public-privé, des discussions ont été ouvertes, cette année, avec les syndicats patronaux pour envisager des approches consensuelles de solutions à leurs préoccupations.

Sur le plan normatif, le statut général de la fonction publique et les textes d’application subséquents ont été validés.

L’élaboration  du Code du travail  et des textes réglementaires est en cours d’achèvement.

Ces  instruments   de  régulation    intègrent   des  évolutions majeures au droit du travail applicable au Congo, notamment, en ce qui concerne la flexibilité du contrat de travail, la prise en compte  des nouvelles formes d’organisation  du travail  et l’actualisation de la législation en matière d’emploi.

Ces normes et innovations instaurent un dispositif pertinent en faveur d’une accessibilité plus aisée des jeunes au monde du travail.

A l’évidence, il se pose avec acuité l’épineuse question du chômage en général et en particulier celle des jeunes diplômés des écoles professionnelles, actuellement sans emploi et qui attendent   leur intégration dans les rangs de la fonction publique.

Le processus de recrutement, en rapport avec les quotas  des années 2020 et 2021 pour un effectif  global de 8 415 agents, est en cours d’exécution.

L’on s’efforcera de maintenir ce cap dans le cadre du plan national de développement 2022 – 2026.

La  jeunesse,  qui  représente  plus  de  la  moitié   de  notre population, demeure toujours au cœur de notre action.

Je  reste  régulièrement   à  l’écoute   des  jeunes  et particulièrement attentif  aux différentes  initiatives prises à leur avantage.

Pour illustration, il me plairait de relever :

–    la réflexion en cours sur la prévention et le traitement de la délinquance juvénile aggravée par des actes de violence et de criminalité perpétrés par les jeunes en milieu urbain ;

–    le déploiement,  sur l’ensemble  du territoire national, du deuxième contingent de jeunes volontaires dans les entreprises et les associations, en vue d’améliorer leur employabilité ;

–    le   partenariat   établi   avec    l’Eglise    catholique      pour    la formation des jeunes aux métiers et services de proximité ;

–    l’identification   des métiers porteurs, en liaison avec la dualité formation-emploi.

Dans le cadre du projet de développement des compétences pour l’employabilité, 5 000 jeunes ont été sélectionnés à Brazzaville   et Pointe-Noire, en   vue de   l’acquisition    de nouvelles compétences pour l’employabilité.

Du  point de vue de la protection sociale non contributive, durant l’année  2021 et à la date du 30 novembre, 147 389 ménages vivant dans les chefs-lieux des départements et dans quelques districts du département de la Likouala ont bénéficié des transferts monétaires de la part du projet Lisungi.

Ces mises à disposition concernent 140 495 ménages pauvres qui ont bénéficié de l’allocation d’urgence covid-19 et 6 894 autres ayant reçu des transferts  monétaires conditionnels  à Madibou, Djiri, Mfilou, Loandjili, Impfondo, Dongou, Enyellé et Bétou.

Au regard de la portée des appuis du projet Lisungi aux ménages vulnérables, j’adresse  mes chaleureux  remerciements aux partenaires  qui soutiennent  notre  pays dans cette action salutaire de relèvement socio-économique.

De son côté, la structuration de l’assurance maladie affiche des réelles avancées, avec :

     – la validation du panier de soins à prendre en charge ;

– la définition  des taux et montants des cotisations selon les catégories des cotisants ;

– l’identification  des formations  sanitaires prêtes à accueillir les assurés ;

– la  définition  de la tarification des actes  médicaux et  de soins ;

– la mise en place, auprès des institutions bancaires, d’un mécanisme dédié à la sécurisation des recettes, au renouvellement  des stocks de médicaments,  de réactifs de laboratoire et à l’acquisition de petits matériels médicotechniques ;

– la conclusion, dans les tous prochains jours, d’un  contrat- cadre avec un partenaire privé présentant des qualifications requises pour garantir la permanence des ressources financières, tout au long de la mission à laquelle elle sera engagée.

En matière de santé publique, l’option retenue est de renforcer l’offre de soins aux populations.

La redynamisation en cours des cinquante-deux districts sanitaires de notre pays relève de cette orientation stratégique.

De même,  alors  que  se  poursuivent  ses travaux  de modernisation,  le  centre  hospitalier  universitaire  de Brazzaville a  bénéficié  d’un   recrutement  de 625 nouveaux agents de santé, toutes catégories confondues et de la mise en stage  d’immersion  de  médecins  formés  à  l’étranger, principalement à Cuba.

En outre, nous venons de rendre fonctionnel l’hôpital général de Djiri à Brazzaville.

Celui de Ngoyo à Pointe-Noire sera mis en service au début de l’année 2022.

Ces deux complexes   hospitaliers   modernes, dotés d’équipements de pointe, permettront d’accroître et de mettre une offre de santé de qualité à la disposition des populations.

Quant à l’offre d’éducation, l’implantation des infrastructures scolaires et universitaires modernes à travers le pays réaffirme notre volonté constante de placer le système éducatif au diapason de ses missions de formation des jeunes à l’esprit d’entreprise et de préparation à la création d’emplois  et de richesse.

Ainsi, six nouveaux lycées ont été ouverts, dont un à Okoyo dans le département de la Cuvette-Ouest,  un à Tchikapika dans le département de la Cuvette, un à Ngamakosso à Brazzaville, un à Tsila à Dolisie et deux à Pointe-Noire.

Au    niveau   des   cycles   primaire   et   secondaire,   1 262 enseignants ont été  recrutés en 2020 et 1 445 autres au titre du quota de 2021. L’enseignement technique et professionnel a  bénéficié, pour  sa  part,  de  267  nouveaux enseignants recrutés cette année.

Ces chiffres, en  nette  progression, traduisent  l’important effort en cours de réalisation pour réduire le déficit en personnels enseignants.

Mes chers compatriotes ;

« Assainir   et  moderniser les lieux de vie des populations »  constitue l’un des objectifs majeurs de notre action.

A ce sujet, la restructuration  des zones précaires se poursuit avec succès, après l’expérience concluante de 4 quartiers à Brazzaville et Pointe-Noire,  dans le cadre d’une  urbanisation reconfigurée et mieux organisée.

La programmation foncière connaît des transformations notables, spécialement en ce que nos concitoyens sont désormais en droit d’acquérir, à des prix compétitifs, des terrains aménagés et débarrassés des menaces de glissement de terrain, d’éboulement ou d’érosion.

L’amélioration du cadre de vie de nos populations tient aussi  à la fourniture régulière d’une eau et d’une électricité de bonne qualité.

Dans  le  secteur  de  l’eau,   d’importantes   activités  ont  été  réalisées, à l’image de :

– la réhabilitation et la réception technique des ouvrages d’eau dans  les  localités   d’Ongoni,   d’Allembé,   de  Souanké,  de Komono, de Zanaga, Mfouati et Bétou ;

    – la reconstruction de la digue de captage  de l’usine  d’eau  de  Dolisie.

A une échelle plus étendue, se sont poursuivies l’extension et la réhabilitation des infrastructures de distribution d’eau potable à Brazzaville et Pointe-Noire.

Concernant   la  fourniture  d’électricité,   l’accroissement   de l’offre,  la  densification  du réseau de distribution  et l’augmentation   du  taux  de  couverture   nationale  ont  tiré avantage  des travaux  de modernisation  en cours. En cela, le secteur de l’électricité connaîtra une amélioration substantielle, avec :

–   l’optimisation  du transit  de la charge très haute tension entre Pointe-Noire et Brazzaville ;

–   l’augmentation de la production de la Centrale électrique du Congo grâce au développement du cycle combiné ;

      –    la reprise de la production de la Centrale à gaz de Djeno ;

–    la récente  connexion au réseau électrique  national du district de Loango, chef-lieu du département du Kouilou, avec une extension  prévue dans le district de Madingou- Kayes ;

–    le démarrage imminent de la construction  de la ligne Ngoulonkila-  Lagué-Kébara,  après  l’électrification du chef-lieu du district de Lékana.

Dans ce registre, le Mémorandum d’entente, signé le 6 décembre dernier à Brazzaville entre notre pays et la République démocratique du Congo, nous offre l’opportunité de développer un projet d’interconnexion énergétique de grande envergure, dénommé « Boucle de l’amitié énergétique.

Ce projet novateur bénéficie de l’accompagnement de nos partenaires des Emirats arabes  unis et reste ouvert aux Etats de l’Afrique centrale désireux de nous rejoindre au sein de cette alliance énergétique sous régionale.

Cette volonté partagée pour une complémentarité d’efforts et une plus grande synergie d’action entre nos différents Etats a abouti, par ailleurs :

– à la mise en œuvre du plan d’action  et de déploiement  des infrastructures de communications électroniques, en partenariat avec la CEEAC ;

– à l’achèvement des   interconnexions des réseaux « fibre optique »   avec  le  Gabon, le  Cameroun  et  la République Centrafricaine.

Mechers compatriotes ;

Comme vous pouvez le constater, notre pays prône toujours le bon voisinage et la cohabitation pacifique, pour une intégration effective et irréversible des peuples de l’Afrique centrale.

L’ouverture du Congo sur les Etats de la sous-région et le reste du monde relève de cette option qui défie les frontières, rapproche les peuples et favorise les échanges.

Le repli sur les souverainetés et l’autarcie  ne peut garantir un avenir prospère dans ce monde désormais devenu un véritable village planétaire.

A ce propos, en 2021, notre action diplomatique a été marquée par, entre  autres,  la participation  du Congo aux  principaux

événements    inscrits   à  l’agenda    international  et  à  ceux organisés par des pays frères ou amis.

Nous soulignerons, entre autres :

  –    la 4 édition du Forum pour la paix de Paris, du 11 au  13 novembre 2021

 –    le Sommet sur la Libye tenu à Paris, en marge du Forum pour la paix ;

 –    la COP26 à Glasgow, du 31 octobre au 3 novembre 2021 ;

–    la Conférence sur la stabilisation de la Libye ainsi que la mission d’information  et de sensibilisation  des autorités libyennes sur le processus de paix, du 19 au 21 octobre

2021 ;

         –    la   76     Session  ordinaire   de   l’Assemblée   générale   des  Nations Unies, en septembre 2021, à New-York ;

   –    le deuxième Sommet  extraordinaire  des chefs d’Etat  et de gouvernement  de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, relatif  à la situation politique  et sécuritaire en République centrafricaine,  tenu en août 2021 à Luanda, en Angola ;

   –    la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cémac, en août 2021, sur l’évaluation de la situation macroéconomique de la sous-région en contexte de pandémie covid-19 et l’analyse des mesures de redressement ;

 –    le Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC, en juillet 2021, à Brazzaville ;

–    la participation à la célébration  du centenaire   du Parti communiste chinois, le  1er juillet 2021 ;

–    le  Sommet    extraordinaire    des   chefs   d’Etat    et  de gouvernement de la CEEAC sur la situation au Tchad, en juin 2021, à Brazzaville ;

       –    la Conférence internationale de Berlin, 2ème édition, sur la Libye, en juin 2021 à Berlin, en Allemagne ;

 –    la   réunion   du   Comité     des   chefs   d’Etat     et   de gouvernement africains sur les changements climatiques, en  juin 2021.

En retour, nous avons été honorés par la visite  de plusieurs hautes  autorités  et personnalités des pays entretenant  des relations  de fraternité,  d’amitié   et  de coopération   avec  le Congo.

Ces liens de proximité  séculaires, profondément  ancrés dans certains  cas,  viennent  de  permettre,  par  exemple, l’aboutissement, le 14 décembre dernier,   de la démarche conjointement  menée  par  la  République du  Congo et  la République démocratique  du Congo pour l’inscription  de la Rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’Unesco.

Toutes  ces occurrences, qui témoignent du dynamisme de notre diplomatie,  devront  se  consolider  pour  que se cristallisent davantage l’empreinte et la voix de notre pays au sein du concert des Nations.

Mechers compatriotes ;

L’an 2022 sera la première année d’exécution du Plan national de développement 2022 – 2026, aligné sur le projet de société sur la base duquel, le peuple nous a renouvelé sa confiance, le 21 mars 2021.

Hormis cette particularité, le Congo organisera également des élections législative et locale en 2022.

Il   s’agit  d’échéances  importantes  qui  participent  au renforcement de la démocratie au Congo. Elles permettront au Peuple d’exprimer  sa souveraineté,  à travers le choix de ses représentants dans les institutions et instances concernées.

C’est  pourquoi, comme de tradition et à l’image  du climat de sérénité et du sens de responsabilité  ayant prévalu durant le scrutin présidentiel du 21 mars 2021, J’invite  l’ensemble  des acteurs intéressés par les prochaines élections législative  et locale à privilégier la Paix et l’Unité nationale.

Le peuple, unique souverain détenteur, en la matière, du droit de dévolution  du pouvoir, restera toujours l’arbitre et le bénéficiaire majeur du climat prévenant de concorde nationale et de cohésion sociale.

Peuple congolais ;

Alors que nous abordons l’année 2022 dans un contexte encore affecté par la pandémie de covid-19, je t’exhorte, une fois de plus, à la persévérance dans l’effort, un effort qui précède des lendemains rassurants.

Par ton abnégation et ta foi en ton pays, tu as su résister aux affres de la crise multidimensionnelle que notre pays traverse actuellement.

Ainsi,     les   mesures       d’assouplissement     prises   par   la Coordination nationale de riposte ne signifient nullement que la pandémie de covid-19 a été définitivement  vaincue dans notre pays.

Ces dispositions,  qui ne doivent  pas apparaître comme une mise en cause des efforts déjà investis, constituent des allègements  tests et transitoires, pour mieux apprécier, à la lumière des festivités de fin d’année, l’évolution de ce fléau au Congo.

Elles sont donc susceptibles d’être  renforcées de nouveau, en cas de nouvelle flambée de la pandémie, d’où l’impérieuse nécessité de célébrer le nouvel an, en évitant les excès et dans le  strict  respect  des  mesures  de  prévention   et  de  lutte retenues.

Peuple congolais ;

Au moment où se desserre peu à peu l’étau des pressions diverses,   qu’il    me  plaise  de  magnifier,  ici,  ta   ferveur patriotique en dépit des insatisfactions générées par les effets de la dégradation de l’économie mondiale sur notre pays.

Par ton sens de responsabilité, tu as conforté la victoire la plus décisive acquise par notre pays, celle de la promotion du dialogue et de la consolidation de la paix, socle fondamental d’un vivre ensemble mieux structuré, gage véritable de succès pour notre marche vers le développement, dans l’espérance et l’optimisme.

Oui, l’optimisme  pour la grandeur et le rayonnement de ton pays, le Congo.

Dans une résilience salutaire, tu l’as fait et tu en mesures les bienfaits chaque jour. La Nation t’en est reconnaissante.

Au son de notre hymne national, La Congolaise, ponctué par notre devise, Unité   –   Travail –   Progrès, nous trouverons toujours, face à l’adversité et la difficulté, les outils appropriés et les réponses nécessaires pour des victoires encore plus grandes.

Aussi, chaque citoyen de notre pays doit-il se mobiliser, en permanence, au bénéfice de la cohésion nationale et de la paix.

Pour cela, j’adresse   mes meilleurs vœux de nouvel an au peuple congolais ainsi qu’à nos hôtes étrangers qui ont choisi de vivre en République du Congo.

· Vive la République !

· Vive le Congo ! Je vous remercie.

Chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’guesso

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