L’ère de la « récréation est terminée » pour marquer la fin de la corruption au Congo, avec la poursuite ce 23 juin 2021 à Brazzaville, de la campagne de sensibilisation aux agents du ministère des transports, contre ce fléau qui sape les efforts du développement du pays.
Dans de nombreux pays d’Afrique centrale, qui affichent déjà des indicateurs de développement alarmants, la corruption généralisée gangrène des services publics et privés de piètre qualité. D’après les membres de la haute autorité de lutte contre la corruption (Halc), les pots-de-vin menacent la bonne gouvernance et font sombrer de plus en plus de gens dans la pauvreté.
La répétition étant la mère des sciences, le ministre des transports de l’aviation civile et de la marine marchande, Jean-Marc Thystère-Tchicaya, a ouvert la cérémonie de sensibilisation de lutte contre la corruption au sein de son département, en présence de la délégation de la Halc, conduite par son président Emmanuel Ollita Ondongo et de diverses personnalités relevant du monde socioéconomique, en vue d’éradiquer ce fléau qui est un frein au développement.
La campagne vise à conscientiser, vulgariser les textes juridiques et à mobiliser les responsables de tous les secteurs publics et privés, contre ce mal insidieux, aux effets multiples et délétères, qui constitue un véritable frein à la démocratie. Un mal pour lequel, il faut mener une lutte.
A l’ouverture, le ministre, a félicité tous les membres de la Halc qui, en prenant cette noble initiative, traduisent dans les faits la ferme détermination de toutes les composantes du pays de participer individuellement et collectivement à la lutte contre la corruption.
Convaincu que la répétition permet d’éveiller les consciences, la Halc compte sensibiliser tous les agents du secteur public et privé sur les méfaits des détournements pour la société congolaise. “La pédagogie est l’art de la répétition, et nous pensons que la corruption poursuit son chemin dans nos administrations, grâce au manque de sensibilisation. C’est pour cette raison que les plus hautes autorités du pays nous ont demandé d’accentuer ces campagnes de sensibilisation. Nous commençons par l’administration publique avant de poursuivre dans le privé. Nous sommes tous des acteurs et des victimes de ce fléau. Nous attendons de vous le fruit de notre passage dans vos administrations”, a confié le président de la Halc.
S’agissant la question sur la gestion des biens publics : « La récréation est effectivement terminée », a-t-il martelé.
La crise économique qui frappe le monde ne peut qu’inciter à renforcer la surveillance exercée sur l’utilisation des fonds publics. En outre, la poursuite de cette sensibilisation a pour objet de mettre à profit les connaissances, les missions ainsi que le rôle de la Halc, pour apprendre aux citoyens de travailler de plus en plus ensemble et de mieux comprendre comment s’adresser à la corruption d’une manière efficace.
A cet effet, les participants ont eu droit aux différentes communications. Notamment sur l’aperçu général de la loi anti corruption, par Rufin Arsène Bakouetana, assistant technique à la Halc, qui dans son exposé, a souligné que le Congo a fait des efforts sur ce phénomène mais le chemin à parcourir est encore long.
De son côté, Germain Loubota, chef de département de la prévention, la sensibilisation et de la communication, a présenté la loi relative à la déclaration du patrimoine.
Quant à lui, que selon la loi n°4-2019 du 7 février 2019, oblige « Tout citoyen élu ou nommé à une haute fonction publique est tenu de déclarer son patrimoine lors de sa prise de fonction et de la cessation de celle-ci.
Signalons que le premier ministre, a accordé un délai de trois mois aux membres du gouvernement pour la déclaration de leurs biens à compter du 18 mai dernier. Après cela, une poursuite sera engagée pour fausse déclaration par la cour suprême.
Ce qu’ils ont dit
« Pour mettre un visage sur la corruption au Congo, vous avez des femmes et des mères qui meurent en accouchant, car il n’y a pas assez de médicaments, ni d’équipements de première nécessité dans les hôpitaux. Vous constatez que beaucoup de populations pauvres n’ont pas accès à l’eau potable », a dit un participant.
« J’ai aimé le message du président de la Halc, qui nous demande d’aimer véritablement notre pays, pour ne pas poser des actes de corruption », Christian Armel Nkou, administrateur des affaires maritimes au ministère des transports.
La première étape de cette sensibilisation qui s’étendra jusqu’en août prochain, avait commencé au ministère des finances.