Afrique
L’Afrique n’échappera pas au vieillissement de sa population en raison de l’augmentation de la durée de vie, de la baisse de la fécondité, de la mortalité infantile.
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S’appuyant sur des projections, le professeur Mamadou Coumé, chef de service de gériatrie au Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar au Sénégal, a présenté les évolutions probables d’ici 2050, il explique les défis et suggère une piste de solution pour un continent où les structures en faveur des personnes âgées sont presque pas développées.
Ce plaidoyer a eu lieu au 1er Congrès international épidémiologique en santé publique de Brazzaville (Ciespb), tenu des 27 février au 1er mars 2025. Selon le professeur, les données 2010, de la population africaine étaient de 46%, en 2025, l’augmentation est de 67% et d’ici 2050, ces personnes seront en double de 160%. Le nombre absolu de personnes âgées devrait quadrupler en Afrique entre 2010 et 2050.
S’inquiétant de cette augmentation en Afrique dont le processus a débuté, le professeur souligne, que les décideurs « devraient déjà anticiper en mettant en place des structures adaptées pour ces personnes, tout en intégrant des unités de gériatrie dans les centres hospitaliers qu’ils soient nationaux ou régionaux pour rapprocher l’offre de soins des personnes âgées dans les villes et former le personnel infirmier et paramédical à la prise en charge de ces personnes pour que le vieillissement soit pris en charge en Afrique ».
Pour lui, plus de 36 millions de personnes porteuses du virus Vih/sida sont âgées de 50 ans dans le monde. Tandis qu’en Afrique subsaharienne, 45 millions des mêmes âges vivent avec le virus.
Mais l’Afrique est aujourd’hui un continent où la part des jeunes est importante, puisque les moins de 15 ans y représentent à 40% de la population totale.
« Le vieillissement est l’un des plus grands défis, du 21e siècle », a-t-il souligné, rappelant que ce phénomène est caractérisé par deux aspects à savoir : la rapidité du vieillissement et la transition épidémiologique simultanée.
Pendant que « les personnes vieillissent, il y aura la présence des maladies aigues sur lesquelles, surviennent les maladies chroniques : les maladies classiques et spécifiques. Le grand défi, c’est que ce sont des maladies lourdes qui pèsent sur notre système de santé qui a déjà dépassé notre capacité. En ce moment, pour faire face à ces maladies, il faut des structures de soins adaptés. Il faut donc un corps médical formé à la pratique de la gériatrie ou à la prise en charge des personnes âgées », a-t-il expliqué.
Dans ce cadre, une formation est en vue où, les jeunes congolais iront au Sénégal pour se spécialiser à Dakar sur la gériatrie avec l’accord du gouvernement congolais, a conclu le professeur.
La première édition du Ciespb tenu sous la direction scientifique du professeur Gilbert Ndziessi, a été placée sur le thème « Des évidences scientifiques à une meilleure prise de décision ».
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Par Gigie PAMBOU
