L’enquête nationale couplée ( comportementale et Vih sida) chez les groupes clés les plus exposés a été lancée le 4 août 2023 à Brazzaville par le directeur général des soins et services de santé, Henri Germain Monabeka.
L’enquête de 2023 est la troisième du genre a avoir été réalisée sur toute l’étendue du territoire après celle de 2012 et 2018.
Au Congo, le système de sentinelle mis en place en 2012, avait permis d’établir les données de base sur les séroprévalences des différentes populations, chez les professionnels de sexe (7,5%), les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (26,1%) et (8,1%) chez les autres.
S’est ajouté celui de 2018, constituant un mécanisme d’interventions à ces groupes clés pour réduire la vulnérabilité du Vih (professionnels de sexe 8,1%; homosexuels 41,2%). Jusqu’en 2022, ces deux enquêtes ont été menées de façon parallèle.
En 2023, le Congo lance une nouvelle enquête couplée qui vise à contribuer à la réduction de nouvelles infections parmi les populations les plus exposées au risque de transmission du Vih, visées par des actions de prévention en cours ou à venir. En effet, cette enquête permettra d’associer le statut sérologique aux comportements.
La prévalence du Vih au Congo reste inquiétante selon l’Onusida. Elle estime que cent trente mille (130.000) personnes vivent avec le virus soit 3,8% chez les populations dont l’âge varie entre 15-49 ans. Et treize mille (13.000) nouvelles infections pour 7.400 décès en 2022.
Concernant les cibles, l’enquête touchera des professionnels du sexe, des homosexuels, les usagers de la drogue injectable, des personnes carcérales, et des populations relativement vulnérables en raison de leur privation de liberté vivant à Brazzaville et à Pointe-Noire.
“ Ce lancement que nous nous réjouissons de soutenir permet de s’interroger sur les actions que tout un chacun doit entreprendre pour contribuer à mettre fin à l’épidémie de Vih/sida comme menace de santé publique”, a invité le coordonnateur du projet au Programmes des Nations-Unies pour le développement (Pnud), le Dr Hugues Asken Traoré.
Avant de réitérer l’engagement de l’institution a accompagné les efforts du gouvernement dans le domaine sanitaire, il a aussi appelé la population d’éviter la discrimination chez les patients vivant avec la maladie et autres personnes clés.
“ La vision de riposte aux Ist et Vih sida s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de santé 2018-2030 qui envisage un système de santé performant, résilient et à même de garantir l’accès universel à des services de santé de qualité et un état de santé… et le développement du pays”, a indiqué le directeur général Monabeka dans son message de lancement.
Signalons que cette opération est réalisée par le gouvernement à travers le Conseil national de lutte contre le sida, les maladies sexuellement transmissibles et les épidémies, avec l’appui technique et financier du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que du Pnud.
