Congo : « Nous avons perdu la vue mais pas la vie »

Congo : « Nous avons perdu la vue mais pas la vie »

Faute de centre de formation adaptée, les aveugles sont généralement sans éducation et sans emploi. Le plus souvent il ne leur reste comme alternative que la mendicité pour survivre. C’est la raison pour laquelle Kris Ondziel Banguid, premier informaticien aveugle forme les non-voyants via son association dénommée :  » le Palmier d’Alphonsine », pour les aider à s’insérer dans la vie socio-professionnelle.

La formation est à la fois psychologique et pratique. Elle amène la personne aveugle à accepter son handicap et à se considérer comme un être humain à part entière. Le centre apprend toutes sortes de formation, comme la lecture en braille.

Ainsi que l’apprentissage d’un métier : la pâtisserie, les accessoires de mode, l’outil informatique, le montage vidéo, l’informatique de profil, de la maintenance, réseau administratif, a précisé l’initiateur du projet, Kris Ondziel Banguid au cours d’un entretien accordé récemment à notre journal.

Assis devant un ordinateur, Yann Manouana, qui est aveugle, s’initie à l’outil informatique.

L’ordinateur qu’il utilise est doté du logiciel adapté qui permet aux non-voyants d’utiliser cet outil. Ce logiciel guide et instruit l’utilisateur par une voix, pour palier à son déficit visuel.

Aussi Makosso, l’un des apprenants affirme qu’il est heureux d’apprendre un métier. Dorénavant il ne dépendra plus de personne pour saisir un document ou faire des recherches sur Google. Il a surtout l’espoir de trouver un jour du travail pour vivre pleinement son autonomie.

Sans éducation fonctionnelle, il est difficile pour un non voyant d’avoir accès à l’emploi ou même à une vie sociale, explique le responsable. « La formation est destinée aux jeunes et aux adultes qui sont ou ne sont plus dans le circuit scolaire classique et vise une insertion socioprofessionnelle des aveugles et des non-voyants », explique Banguid, responsable du projet.

Au Congo, il y’a l’Institut national des jeunes sourds et une école spécialisée situés dans la capitale politique. Sans des associations telles que ‘‘ le Palmier d’Alphonsine ou Main de secours’’, beaucoup d’aveugles seraient obligés de mendier. « Nous voulons que le gouvernement nous aide. Il faut qu’il y’ait un véritable programme politique en faveur des personnes vivant avec handicap notamment les aveugles. Nous ne voulons plus être marginalisés. Nous voulons que les problèmes de la personne handicapée soient pris en compte » : c’est un cri du cœur lancé par Kris Ondziel Bangui.  » Perdre la vue, n’est pas perdre la vie », a – t – il martelé.

Ces apprenants recevront les certificats de fin de formation.

Pour votre gouverne, un aveugle est un non-voyant. Mais, il y a des malvoyants qui ont d’énormes difficultés visuelles, mais ne sont pas totalement aveugles.

Vue partielle des participants

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