Au Congo, pays de l’Afrique centrale, l’eau est considérée comme la vie. Mais pour les nourrissons de moins de 6 mois, elle peut causer la mort. Parce, quelle anéantie les bienfaits du lait maternel, d’après l’Organisation mondiale de la santé ensemble avec le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef).
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La Brève Online a rencontré le chef de service nutrition au ministère de la santé et de la population, Christophe Gnimi, lors du café des médias organisé par l’Unicef, le 1er août 2025 à Brazzaville, ainsi que la sage-femme Salomé Mienantima, qui essaient de déterminer pourquoi certaines mères considèrent le lait maternel comme aliment insuffisant chez les nourrissons de moins de 6 mois.
L’Oms et l’Unicef recommandent aux mères de nourrir leurs bébés uniquement au lait maternel durant les six premiers mois, afin de diminuer les risques de diarrhée, d’épidémie et de pneumonie, des maladies qui sont comme les principales causes de mortalité infantile.

Plusieurs études ont montré que le lait maternel contient des anticorps et des nutriments qui protègent des maladies, mais que leur effet peut être neutralisé si l’on donne également de l’eau ou d’autres aliments au nourrisson au cours de la même période.
La sage-femme Mienantima, exerçant à l’hôpital Blanche Gomez dit que des entretiens réalisés montrent que certaines femmes continuent à donner de l’eau et de la bouillie à leur bébé de moins de 6 mois. Et l’allaitement tout simple est vu comme aliment insuffisant.
Les bébés non allaités présentent un risque de décès 14 fois plus élevé que ceux exclusivement nourris au sein ; la protection naturelle contre les maladies infantiles courantes ; la croissance harmonieuse pendant les 6 premiers mois de vie.
Pour les mères : il y a la réduction des risques de l’hémorragie après l’accouchement ; allaiter bien son bébé est une méthode contraceptive naturelle efficace à 98% pendant 6 mois ; il renforce aussi le lien mère-enfant.
Pour nos nations : il réduit la mortalité maternelle ; diminue des coûts de santé publique ; renforce le capital humain, ont-ils précisé.

« J’ai essayé avec cette pratique mais cela n’a pas fonctionné. Mon enfant a quatre mois, il pleure beaucoup même quand je l’allaite il continue à pleurer. Chose curieuse, quand je mange, il me fixe droit dans les yeux et pleure. Un jour, je lui ai donné de la soupe, il a mangé et a aussi cessé de pleurer, depuis là, le bébé prend la bouillie de maïs le matin et mange le bouillon de poisson de mer aux épinards le soir, mais pas de viande », a fait savoir une mère, vendeuse au marché des crâneurs à Ouenzé dans le 5e arrondissement.
« Mon bébé aura 6 mois le 26 août prochain, il ne prend que du lait maternel. Pas d’eau, pas de bouillie et pas de jus », rassure Fayette Nsonokono, étudiante à l’université libre du Congo.
Des mesures à l’endroit des gouvernements
À l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, placée sous le thème « Priorité à l’allaitement maternel : créer des systèmes de soutien durables », l’Oms et l’Unicef appellent les gouvernements, les responsables de la santé et leurs partenaires à investir dans un soutien de qualité à l’allaitement maternel, en prenant les mesures suivantes : garantir des investissements suffisants dans des soins maternels et néonatals équitables et de qualité, y compris des services de soutien à l’allaitement maternel ; augmenter les allocations budgétaires nationales consacrées aux programmes d’allaitement maternel, intégrant les conseils et le soutien à l’allaitement maternel dans les services de santé maternelle de routine.
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Par Gigie PAMBOU
Crédit photos : La Brève et Unicef