Message du ministre de la santé et de la population, Gilbert Mokoki, à l’occasion de la semaine mondiale pour un bon usage contre les antimicrobiens, célébrée des 18 au 24 novembre.
- Mesdames, Messieurs ;
Depuis 2016, la République du Congo, à l’instar d’autres pays,se joint au reste de la communauté mondiale pour commémorer, du 18 au 24 novembre la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens.
Dans le cadre de la célébration de l’édition 2022 de cette semaine mondiale, le gouvernement à travers le ministère de la santé et de la population organise plusieurs activités parmi lesquelles :
- L’organisation d’une journée scientifique sur la résistance aux antimicrobiens (Ram) pour présenter les travaux réalisés dans le pays dans ce domaine ;
- L’organisation des conférences-débats dans tous les départements du pays sur le thème : « la résistance aux antimicrobiens : pourquoi la résistance ? comment se manifeste-t-elle ? quelles sont les conséquences pour la santé publique ? que faire face à cette menace ? quel est le rôle des professionnels de la santé humaine, animale et environnementale » ;
- L’organisation d’une tribune radio télédiffusée à Brazzaville sur le thème : « Pourquoi le pays s’est-il doté d’un Plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens ? »
- Mesdames, Messieurs ;
Aujourd’hui, la résistance aux antimicrobiens ne connaît pas de frontières, et cet événement offre chaque année l’occasion de sensibiliser les populations sur les dangers de la mauvaise utilisation des antibiotiques et autres antimicrobiens.
C’est une campagne mondiale qui est célébrée chaque année pour mieux faire connaître et comprendre la Ram et encourager les meilleures pratiques au grand public, parmi les parties prenantes de l’approche « Une seule santé » et les décideurs, qui jouent tous un rôle essentiel pour en limiter l’émergence et la propagation.
C’est à ce titre que notre pays le Congo va célébrer la sixième journée de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens sous le thème international: « S’unir pour prévenir la résistance aux Antimicrobiens ».Un appel a été lancé en vue d’une synergie d’action pour prévenir la résistance aux antimicrobiens.
Comme l’a souligné l’année dernière la Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique, le Dr MatshidisoMoeti : « Le mauvais usage et l’abus d’antimicrobiens nous mettent tous en danger. Faisons donc de notre mieux pour sensibiliser le grand public, et maîtrisons la résistance aux antimicrobiens ».
Pour faire face à ce fléau, l’Assemblée mondiale de la santé réunie en sa soixante-huitième session a adopté en mai 2015, un plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens.Pour garantir le succès de sa mise en œuvre, l’assemblée a recommandé aux pays de la traduire en plans nationaux adaptés aux spécificités locales et aux contraintes des secteurs grâce à une collecte de données d’usage généralisée et harmonisée.
- Mesdames, Messieurs ;
« L’un des principaux objectifs du plan est de susciter une plus grande prise de conscience et de mieux faire comprendre la résistance aux antimicrobiens grâce à des moyens de communication, d’éducation et de formation efficaces », précise l’Oms.
C’est à ce titre que la République du Congo s’est doté en début septembre 2022 d’un Plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens selon l’approche « Une seule santé ».
Cette approche résulte du fait que la gestion des risques sanitaires mondiaux, qu’il s’agisse du contrôle des maladies ou du réchauffement climatique, ne peut incomber à un seul acteur et nécessite au contraire la pleine coopération des secteurs de la santé animale, humaine et des écosystèmes. Par son expertise de la santé et du bien-être animal, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale contribue à des partenariats multisectoriels afin d’élaborer des stratégies mondiales de lutte contre des maladies graves ou des menaces sanitaires de grande ampleur comme la résistance aux antimicrobiens.
Comme nous le savons tous, depuis longtemps que les animaux et les humains cohabitent dans des environnements communs qui influencent leur santé mutuelle. Ce concept, baptisé « Une seule santé » au début des années 2000, met en lumière l’interconnexion et l’interdépendance des animaux, des humains et des écosystèmes.
- Mesdames, Messieurs ;
Faut-il vous rappeler que du fait de la résistance aux antimicrobiens, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent de plus en plus difficiles voire impossibles à traiter.
Les chercheurs ont estimé que « la résistance aux antimicrobiens des bactéries a causé environ 1 270 000 décès en 2019 », renseigne l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Et si les tendances observées se poursuivent, la résistance aux antimicrobiens pourrait entrainer plus de 10 millions de décès par an d’ici 2050.
D’un point de vue économique, une étude récente de la Banque Mondiale prévoit que, selon le pire scénario, la résistance aux antibiotiques et autres antimicrobiens pourrait conduire à l’horizon 2050 à une chute de plus de 5% du Produit Intérieur Brut (PIB) dans les pays à faible revenu et précipiter dans la pauvreté plus de 28 millions de personnes, principalement dans les pays en développement.
Aujourd’hui, les bactéries résistantes sont la cause de nombreux échecs thérapeutiques dans les formations sanitaires et cliniques vétérinaires malgré l’utilisation des molécules réputées efficaces et de dernières générations.
La résistance aux antimicrobiens, convient-il de le souligner, a des conséquences multiples en santé publique et contribue fortement aux dépenses de santé tant pour l’Etat que pour les populations, du fait de la prise en charge prolongée des patients avec pour corollaire l’appauvrissement des populations déjà vulnérables et le ralentissement du développement économique et sociale du pays.
- Mesdames, Messieurs ;
Bien que de nombreux défis persistent toujours, le Gouvernement de notre pays entend poursuivre ses efforts, en vue de surmonter les différents obstacles et contribuer, tant soit peu, à la lutte contre ce phénomène dans notre pays.
Pour y parvenir, il est impérieux de conjuguer nos efforts à tous les niveaux. C’est pourquoi, j’en appelle à une meilleure implication et à la solidarité de tous pour que la lutte contre la résistance aux antimicrobiens soit une préoccupation nationale et particulièrement des professionnels de la santé humaine, animale et environnemental.
Ainsi,au nom du Gouvernement et en mon nom propre, j’exhortenos citoyens et citoyennesà travailler en synergie afin d’avoir des résultats satisfaisants dans le cadre de cette lutte.
C’est donc ici le lieu de présenter nos sincères remerciements et d’exprimer notre plus grande reconnaissance à l’endroit de tous nos partenaires techniques et financiers plus particulièrement l’OMS et la FAO pour leurs appuis multiformes aux actions du Gouvernement, dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
A ce titre, je voudrais particulièrement rendre un hommage mérité à Son excellence monsieur Denis Sassou N’guesso, président de la République, chef de l’Etat, pour son engagement personnel à l’offre des soins de santé de qualité à tous par la mise en place des capacités de santé pour tous, essentiellement constituées des infrastructures, des équipements et du personnel, sans oublier bien entendu les fonds alloués pour les dépenses de santé de la population, et ce, grâce à son leadership avéré.
Vive la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens !
Vive la santé pour tous !
Je vous remercie !