Interview exclusive
Au Congo, plus de 300 enfants sourds et malentendants de Brazzaville font face aux défis de l’éducation avec des difficultés de communication qui peuvent conduire à un éloignement ou à une vie solitude, selon le coordonnateur de cet Institut, le prêtre Christophe Davis Junior Mbani, le 24 septembre lors d’une interview accordée à La Brève Online, jour de la rentrée pédagogique.
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L’Institut aide les sourds à interpréter ce qu’ils perçoivent, afin de connaitre leurs environnements, la société et aussi d’identifier des indices sensoriels. Christophe Mbani, le coordonnateur dudit Institut, explique comment son institut s’évertue en faveur de cette catégorie des personnes déficientes auditives à Brazzaville ainsi que les perspectives d’avenir.
La Brève Online : Christophe Mbani, vous êtes responsable de l’Institut, dites-nous que représente cet institut en termes de nombres d’enfants sourds qui fréquentent ici ?

Fr. Christophe Davis Junior Mbani : Elle est d’abord une école spécialisée. C’est une école spécialement dédiée aux personnes vivant avec un handicap de surdité. Les enfants qui fréquentent ici viennent de très loin et des quartiers environnants. Ici l’enseignement se passe en langue de signes, puisque ce sont des malentendants.
Quels sont les objectifs de l’Institut ?
Notre objectif consiste à œuvrer pour l’alphabétisation de nos enfants sourds muets. Ici, les enfants sont également formés aux différents métiers : la menuiserie, la soudure, la coupe et couture ainsi que la cordonnerie manuelle et moderne. Nous leur sensibilisons sur le handicap en matière de santé, d’hygiène et d’assainissement et nous leur favorisons aussi l’insertion dans la vie sociale.

En dépit de tout quelles sont les difficultés auxquelles l’Institut est confronté ?
Nous éprouvons des difficultés, l’Etat est démissionnaire face à cet institut. La plupart des enseignants sont des vacataires. La contribution de l’Etat ne vient pas. C’est plutôt l’église et les anciens apprenants qui soutiennent la formation ainsi que le payement de ces enseignants. Autre aspect, c’est le manque de moyens roulants, nous n’avons qu’un seul moyen roulant.
Le 1er octobre, c’est la rentrée scolaire, les conditions matérielles et sociales des enfants, des difficultés qu’ils rencontrent et comment les accompagner, ce sont là les défis que nous devons relever. Nous devons payer le personnel enseignant entre autres (les interprètes de langues de signe et assurer le repas des enfants puisqu’ils mangent ici. C’est pourquoi nous lançons un appel à toute personne de bonne volonté de soutenir les enfants. Nous sommes prêts à recevoir même un paquet de spaghetti.
Un congolais de bon cœur qui souhaite acheter une voiture de 82 millions, peut faire don à l’Institut des jeunes sourds avec un minibus de 12 millions. L’année passée nous avons reçu une aide d’un réseau de téléphonie mobile avec 70 kits qui avaient aussi sauvés 70 enfants.


Pouvez-vous nous dire quelles sont les perspectives ?
Notre souhait c’est de voir nos enfants étudier dans des bonnes conditions. Nous ne souhaitons que leur bonheur. C’est pourquoi je place cette année 2025-2026, sous le signe de la réussite au sein de cet institut.
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La Rédaction