Lors d’une conférence débat animée le 3 mars 2021, à Brazzaville, le député Elvis Tsalissan Okombi, ancien vice-président de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) a édifié le public venu des différents arrondissements de la capitale sur la gouvernance électorale et la traçabilité des résultats, en présence du député Ninon Ngouamba. Le but étant de permettre aux électeurs de mieux s’approprier le processus électoral en vue de la présidentielle du 21 mars prochain.
Pendant cette séance de question réponse le député de la circonscription unique de Ngo (département des Plateaux), en vrai débatteur a partagé son expérience d’ancien vice-président de la CNEI à l’auditoire, composé essentiellement des jeunes. Il s’est appesanti sur le cadre juridique, portant organisation des élections en République du Congo, incarné d’ailleurs par la Constitution. Il ressort entre que la loi électorale a subi et continue de subir des modifications suite à de nombreuses dialogues ou concertations politiques. La toute récente s’avère celle opérée l’année dernière, laquelle permet aux agents de la force publique de voter par anticipation, avant les civils.
Il faut aussi noter que la modification issue des conclusions du dialogue d’Ewo qui décida de la dissolution des Commissions électorales locales, chapeautées par les autorités administratives. «L’évolution du cadre juridique des élections a été enclenchée depuis le dialogue d’Ewo 2011. Les Commissions locales des élections qui étaient longtemps dirigées par les Préfets, sous-préfets, maires et chefs de villages, dépendent désormais directement de la CNEI centrale, donc celle basée à Brazzaville», a expliqué Elvis Tsalissan Okombi. Avant d’ajouter que la nouvelle loi électorale prévoit désormais que chaque candidat ait des représentants et des assesseurs dans l’ensemble des bureaux de vote. Une situation qui souvent met à nu les insuffisances des partis politiques quant à leur faible représentativité sur l’ensemble du territoire national.
Au sujet de l’incompatibilité présumée d’Henri Bouka qui est à la fois président de la CNEI et de la Cour suprême, Elvis Tsalissan Okombi a répondu en ces termes : «C’est un faux débat. Je ne vais m’attarder sur ce problème, car, la Cour suprême, selon la loi électorale n’intervient pas dans le contentieux électoral».
Se justifiant sur son initiative, à savoir l’organisation de la conférence débat, Elvis Tsalissan Okombi affirme qu’entant que citoyen, vu son expérience acquise en matière d’élections, il ne peut se croiser les bras en cette période crucial d’élection présidentielle. «Nous sommes là pour essayer d’éclairer la lanterne des populations, les informer et les éduquer sur l’organisation des élections», a-t-il déclaré. Avant de conclure que sur 100%, la traçabilité des résultats des élections au Congo est garantie à environ 80%. Et les 20%, c’est ce qui reste à parachever, en prenant en ligne de compte les insuffisances constatées.
Avec Vision d’Aujourd’hui