Des autorités impliquées dans l’escroquerie d’une thèse

Des autorités impliquées dans l’escroquerie d’une thèse

Le docteur Sidonie Josiane Okagna accuse la camerounaise Ebakissé Emilie Edwige d’avoir exploité, avec ‘‘la bénédiction du maire de Makoua, Jean Emile Ongayolo, et Louis Camille Itoua’’, le contenu de sa thèse sans la dédommager, pour un projet dont la marraine est la première dame congolaise.

Il s’agit du projet ‘’Makoua-isimou’’, dont l’objectif est de valoriser le travail traditionnel de la femme Makouaènne, son rôle pendant la colonisation à nos jours. Il a été lancé depuis septembre 2023, avec le financement de l’Unesco et du gouvernement congolais. En septembre prochain, le projet sera mis en œuvre et connaîtra la participation de 30 Etats.

Comment tout cela est arrivé?

Après sa soutenance, l’accusé a pris contact avec la victime, de nationalité congolaise, par l’intermédiaire du maire de Makoua, une ville du département de la Cuvette, pour un partenariat, en vue d’utiliser sa thèse dans son projet, intitulée « Femmes Akwa : De la tradition à la modernité, de 1905 à 2005 ».

De ce fait, Sidonie Josiane Okagna a mis à disposition sa thèse et a travaillé d’arrache-pied sur le projet pendant huit mois, avec son équipe de huit personnes.

A cet effet, cette dernière a organisé une rencontre avec les notables et le sous-préfet de cette ville pour la présentation du projet. A cette occasion, Ebakissé a fait venir de Douala, à la plus grande surprise de tous, une autre camerounaise nommée Josiane Houon. Aussi, elle s’est appropriée le travail abattu et a présenté cette dernière, comme sa collaboratrice immédiate, au secrétaire général du district de Makoua.

Au terme de cette rencontre avec les notables, la plaignante dit qu’elle et son équipe ont été « abandonnées à leur triste sort ». Depuis lors, Ebakissé se sert de sa thèse en tenant des conférences à l’étranger, ce au su des autorités congolaises.

L’accusé pointe du doigt Jean Emile Ongayolo pour cette escroquerie

Selon elle, Jean Emile Ongayolo serait impliqué dans cette « escroquerie organisée », car l’ayant mise en contact avec Ebakissé, rassurée de ses bonnes intentions et étant resté silencieux quand les choses ont dégénéré.

Par ailleurs, elle craint que d’autres personnes soient impliquées dans cette histoire, parce qu’elle a le sentiment que « tout le monde soit insensible » sur ce qu’elle est en train de vivre.

Appel à l’intervention du Chef de l’Etat

Face à l’ampleur de la situation et à ses limites financières, l’enseignante de l’Université Marien Ngouabi fait appel à l’intervention du Chef de l’Etat, magistrat suprême, Denis Sassou N’Guesso, pour qu’Ebakissé Emilie Edwige lui verse 20 millions de Francs Cfa pour l’exploitation de sa thèse et ses prestations.

« J’ai cherché qu’on résolve le problème à l’amiable, j’ai écrit au suppliant de Makoua et appelé le directeur départemental de la Cuvette. Je suis même allée au cabinet du procureur de la République, Oko Ngakala… J’ai fait des démarches auprès des autorités compétentes depuis plus d’une année. A ce jour, rien ne semble avancer », a-t-elle fait savoir lors d’une conférence de presse, le 4 août dernier.

D’une voix désespérée, elle a adressé le message suivant au Chef de l’Etat : « Son excellence le président de la République, devant cette malhonnêteté intellectuelle, devant l’injustice dont je suis victime, je vous prie d’intervenir pour qu’Ebakissé et ses acolytes ne puissent pas jouir du travail de ma sueur, abattu pendant près de 20 ans. Que justice me soit rendue ! », a-t-elle sollicité.

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Par Annicette Ngakoso

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