Dans son message de vœux radiotélévisé du 31 décembre dernier, le président congolais Denis Sassou Nguesso a décrété 2024 comme »année de la jeunesse ». Cette annonce fait de plus en plus nourrir de l’espoir et laisse douter aussi des jeunes qui sont la couche la plus représentative du pays. Ils l’ont clairement exprimé, notamment dans la capitale.
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Les jeunes entre »espoir et désespoir »
Ces jeunes sont partagés entre le désespoir, au regard de leurs conditions pitoyables d’études, le manque de débouchés, et l’espoir désormais suscité par le message du premier citoyen congolais.
»Le taux de chômage est impressionnant. L’Etat ne nous accompagne pas, tout comme les entreprises privées. De nombreux jeunes ont abandonné leurs études après le baccalauréat. C’est mon cas d’ailleurs », a indiqué Serena Badila, visiblement désespérée.
Cette ancienne étudiante à l’université publique espère que »L’annonce du Chef de l’Etat (de prioriser les jeunes, ndlr), pourra nous apporter des ouvertures et des opportunités ».
Dans les années 90, le pays a connu des problèmes d’ajustement structurel. De nombreuses entreprises publiques ont fait faillite.
Le chômage touche au moins 42% de jeunes congolais, selon les récentes études de la Banque mondiale.
« Le chômage est devenu l’ami intime des jeunes. Les étudiants, quant à eux, perçoivent leurs bourses avec beaucoup de délestages. Et, les finalistes des écoles de formation doivent organiser des sit-in et autres mouvements pour obtenir leur intégration à la fonction publique », se désole Welcome Ndolo, un finaliste de l’Ecole nationale moyenne d’administration (Enma).
La promesse du Chef de l’Etat n’enchante pas de nombreux jeunes qui attendent des actes concrets pour croire.
« La réalisation des paroles du président de la République, c’est ce que nous voulons, c’est ce que nous attendons, parce que l’avenir c’est nous », a fait savoir Stegen Younga, étudiant en Master 2 à la Faculté des sciences économiques de l’Université Marien Ngouabi.
Le discours du président Sassou laisse de nombreux jeunes indifférents.
»Ca va nous faire quoi? Il est habitué à faire des promesses qu’il ne tient pas après. S’il les réalise cette fois-ci c’est bon, Sinon tant pis », a réagi Flore Guimbi, diplomée de médecine sans emploi.
La charte africaine de la jeunesse définit les jeunes comme étant toute personne dont l’âge varie entre 15 et 35 ans.
En République du Congo, les jeunes représentent 47% de la population totale.
Reportage d’Annicette Ngakosso
Crédit photo : Images prises dans un groupe des jeunes